Anki, la startup de San Francisco, a animé des petits jouets domestiques avec son intelligence artificielle et d'autres technologies de pointe depuis quelques années. La startup a revendiqué des ventes importantes de plus de six millions de ses appareils seulement en août dernier, et des revenus qui ont approché les 100 millions de dollars pour ses activités de 2017 annoncés l’an dernier en attendant de battre ce chiffre l’année suivante. Toutefois, ces revenus à trois chiffres qui sont souvent considérés comme une marque de succès pour une jeune startup technologique n’ont pas suffi à empêcher la fermeture des portes d’Anki.
La fermeture d’Anki intervient alors que la société a procédé à une nouvelle ronde de levée de fonds qui a échoué et qu'elle a eu du mal à trouver du financement additionnel. En effet, bien que la startup ait levé 200 millions de dollars au cours de ses neuf années d'existence auprès de Index Ventures, Two Sigma Ventures, J.P. Morgan, Andreessen Horowitz et autres investisseurs, elle a déclaré qu'elle aurait eu besoin d'un « financement important » pour s'aligner sur sa « feuille de route des produits à long terme ».
Anki a lancé plusieurs produits de consommation imprégnés d’intelligence artificielle, dont son jeu de course automobile Overdrive et des robots grand public connus sous les noms de Vector et Cozmo. Cozmo est un robot jouet qui a fait appel à la recherche en intelligence artificielle de la startup et à l'équipe d'animateurs de Pixar et Dreamworks. Mais malgré la nouveauté et la sophistication apportées par l’équipe, les robots ont connu une lente adoption probablement due à des prix de lancement relativement élevés (180 dollars). Ceci aurait été également le cas pour Vector, un autre robot d’Anki avec un prix de lancement de 249 dollars. Toutefois, Anki a prétendu avoir vendu 6,5 millions d'appareils au total et 1,5 million de robots seulement en août dernier.
La startup Anki a été fondée par Mark Palatucci, Sofman et Hanns Tappeiner en 2010 avec la mission d' « intégrer l'intelligence artificielle et la robotique dans la vie quotidienne des utilisateurs ». Elle a fait parler d’elle il y a six ans avec son jeu de voitures commandé par smartphone Anki Drive (ou Anki Overdrive). Anki Overdrive a été lancé en 2013 lorsqu’Apple a invité la startup à monter sur scène à la WorldWide Development Conference. Anki Overdrive est un système de voitures de course à intelligence artificielle. Anki devint plus tard un partenaire commercial d'Apple et introduisit plusieurs accessoires Overdrive, dont une série avec la marque Hot Wheels.
Malgré l'approbation d'Apple et un soutien important dans le monde de la technologie, avec des investisseurs de capital-risque dont Marc Andreessen d'Andreessen Horowitz et Danny Rimer d'Index Ventures, ainsi que de JPMorgan Chase l'entreprise est en train de fermer ses portes. La startup a confirmé sa fermeture dans une déclaration à un site Web, disant qu'elle faisait de son mieux pour s'occuper des employés et de leurs familles :
« En dépit de nos succès passés, nous avons suivi toutes les voies financières pour financer le développement de nos futurs produits et développer nos plateformes ». « Une opération financière importante à un stade tardif a échoué avec un investisseur stratégique et nous n'avons pas été en mesure de parvenir à un accord. Nous faisons de notre mieux pour prendre soin de chaque employé et de sa famille, et notre équipe de direction continue d'explorer toutes les options disponibles », a-t-elle ajouté.
Anki a décidé de licencier tout son personnel de près de 200 personnes le mercredi. La nouvelle aurait été annoncée au personnel par le PDG d'Anki, Brois Sofman, lors d'une réunion générale le lundi. Selon des personnes proches de l’affaire, 200 employés recevraient une indemnité de départ d’une semaine. Les employés avaient été informés quelques jours plus tôt par le PDG que l'entreprise cherchait à trouver plus d'argent après qu'une nouvelle ronde de financement eut échoué à la dernière minute, mettant en péril l'avenir de l'entreprise.
Anki n’est pas la première entreprise à échouer dans ce domaine. Elle n’a pas pu surmonter des obstacles auxquels se sont heurtées plusieurs autres sociétés qui ont choisi ce secteur non conventionnel des robots grand public.
Parmi les autres robots grand public qui ont été laissés pour compte au cours de l'année écoulée, citons Jibo, un « robot social » doté d'un assistant de conversation sur mesure conçu par Cynthia Breazeal, spécialiste en robotique du Massachusetts Institute of Technology, et Kuri, fabriqué par la startup Mayfield Robotics, soutenue par Bosch, qui développait un robot domestique plus grand et plus coûteux (700 $). Malgré de grands progrès dans l'IA et dans d'autres domaines, la technologie n'a pas encore atteint le niveau nécessaire pour des robots domestiques pratiques qui pourraient facilement être adoptés.
Vector, Jibo et Kuri étaient tous mignons et indéniablement charismatiques, mais leur échec montre peut-être qu'on ne peut pas vendre un robot domestique uniquement pour son caractère adorable. Peut-être que la machine ne devrait pas être seulement qu’un simple compagnon, mais plutôt participer au travail à la maison comme vous prendre une bière dans le réfrigérateur, plier le linge ou ramasser n'importe quel objet. Où plutôt encore la machine devrait être intelligente comme Alexa pour être un meilleur compagnon.
Source : Financial Times
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Le , par Stan Adkens
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