
Qui aurait déjà utilisé le robot dans des cas réels
Boston Dynamics a annoncé en septembre qu’il lançait la commercialisation de ses robots quadrupèdes baptisés Spot, en commençant par un programme de leasing à l’endroit de quelques entreprises et organisations. Il est prévu que Spot soit utilisé dans de nombreuses utilisations différentes et familières, dans des industries aussi diverses que les compagnies pétrolières et gazières, la construction et le divertissement. Mais son utilisation par les organisations d’application de loi soulève des questions chez les défenseurs des droits civils, telles que l’ACLU, quant à la surveillance qu'il faudrait exercer sur les programmes robotiques de la police.
Plus tôt cette année, Marc Raibert, directeur de Boston Dynamics, a présenté une vidéo du robot Spot de l'entreprise dans un certain nombre de scénarios du monde réel. Parmi les scénarios, il y en avait un où le robot a ouvert les portes lors d'un exercice d'entraînement pour la police d'État du Massachusetts, montrant comment le robot pouvait potentiellement être utilisé pour aider à mettre les agents humains à l'abri du danger lors d'une prise d'otages ou de terroristes. Selon les dossiers obtenus par l'ACLU du Massachusetts et examinés par WBUR, l'équipe de déminage de l'État avait Spot, prêté par Boston Dynamics, pendant trois mois, du mois d’août à novembre.
Michael Perry, vice-président de Boston Dynamics chargé du développement commercial, envisage que la police envoie Spot, comme premier intervenant, dans des zones trop dangereuses pour un être humain, comme un déversement de produits chimiques, ou près d'une bombe présumée, ou dans une prise d'otages. « À l'heure actuelle, notre principal intérêt est d'envoyer le robot dans des situations où vous voulez recueillir des informations dans un environnement où il est trop dangereux d'envoyer une personne, mais où il n'y a pas vraiment d'interaction physique avec l'espace », a expliqué M. Perry.
Par ailleurs, au-delà des essais menés par la Police d'État du Massachusetts avec Spot, il aurait même été utilisé lors de deux interventions. Mais aucune précision sur la nature de ces dernières n'a, pour l'heure, été donnée par les intéressés, a rapporté WBUR, une radio publique du Massachusetts.
Une demande de documents publics déposée par l'organisation auprès du Département de police de l’État du Massachusetts « cherche à en apprendre davantage sur la façon dont votre organisme utilise ou a envisagé d'utiliser la robotique ». Dans un communiqué, Kade Crockford, directrice du programme Technology for Liberty de l'ACLU Massachusetts, a développé la demande de l’organisation :
« Il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas sur comment et où ces systèmes robotiques sont actuellement déployés dans le Massachusetts. Trop souvent, le déploiement de ces technologies se fait plus rapidement que la réaction de nos systèmes sociaux, politiques ou juridiques. Nous avons besoin de toute urgence d'une plus grande transparence de la part des organismes gouvernementaux, qui devraient être francs avec le public au sujet de leurs plans d'essai et de déploiement de nouvelles technologies ».
WBUR a également rapporté que Spot est un robot « universel », avec une API ouverte. Par conséquent, les clients – qu'il s'agisse d'un service de police ou d'un exploitant d'entrepôt – peuvent personnaliser le robot avec leur propre logiciel, même si la police d'État dit qu'elle n'a pas utilisé cette fonction. Spot a une caméra de 360 degrés, à faible luminosité, et un bras.
La demande de l'ACLU porte sur des « documents, y compris des courriels, des discussions, des références ou des documents relatifs à la militarisation d'un robot ». M. Perry explique que les préoccupations de l'organisation sont valables, mais croit que Spot ne représente pas un écart important par rapport aux technologies existantes utilisées par les premiers intervenants.
« Il est certain que lorsqu'une nouvelle technologie est utilisée, de nombreux intervenants doivent s'asseoir à la table de négociation », dit-il. « Je pense que les questions que l'ACLU a spécifiquement soulevées s'appliquent non seulement à nos robots, mais à toute nouvelle technologie qui est déployée. Je ne suis pas sûr que ce que nous apportons à la table soit très différent de ce qui existe déjà ».
Source : ACLU, WBUR
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