L'ACLU veut des détails sur les vidéos du robot de Boston Dynamics dans les exercices de la police,
Qui aurait déjà utilisé le robot dans des cas réels
Le 2019-11-27 11:02:36, par Stan Adkens, Expert éminent sénior
Boston Dynamics a annoncé en septembre qu’il lançait la commercialisation de ses robots quadrupèdes baptisés Spot, en commençant par un programme de leasing à l’endroit de quelques entreprises et organisations. Il est prévu que Spot soit utilisé dans de nombreuses utilisations différentes et familières, dans des industries aussi diverses que les compagnies pétrolières et gazières, la construction et le divertissement. Mais son utilisation par les organisations d’application de loi soulève des questions chez les défenseurs des droits civils, telles que l’ACLU, quant à la surveillance qu'il faudrait exercer sur les programmes robotiques de la police.
Plus tôt cette année, Marc Raibert, directeur de Boston Dynamics, a présenté une vidéo du robot Spot de l'entreprise dans un certain nombre de scénarios du monde réel. Parmi les scénarios, il y en avait un où le robot a ouvert les portes lors d'un exercice d'entraînement pour la police d'État du Massachusetts, montrant comment le robot pouvait potentiellement être utilisé pour aider à mettre les agents humains à l'abri du danger lors d'une prise d'otages ou de terroristes. Selon les dossiers obtenus par l'ACLU du Massachusetts et examinés par WBUR, l'équipe de déminage de l'État avait Spot, prêté par Boston Dynamics, pendant trois mois, du mois d’août à novembre.
Michael Perry, vice-président de Boston Dynamics chargé du développement commercial, envisage que la police envoie Spot, comme premier intervenant, dans des zones trop dangereuses pour un être humain, comme un déversement de produits chimiques, ou près d'une bombe présumée, ou dans une prise d'otages. « À l'heure actuelle, notre principal intérêt est d'envoyer le robot dans des situations où vous voulez recueillir des informations dans un environnement où il est trop dangereux d'envoyer une personne, mais où il n'y a pas vraiment d'interaction physique avec l'espace », a expliqué M. Perry.
Par ailleurs, au-delà des essais menés par la Police d'État du Massachusetts avec Spot, il aurait même été utilisé lors de deux interventions. Mais aucune précision sur la nature de ces dernières n'a, pour l'heure, été donnée par les intéressés, a rapporté WBUR, une radio publique du Massachusetts.
Une demande de documents publics déposée par l'organisation auprès du Département de police de l’État du Massachusetts « cherche à en apprendre davantage sur la façon dont votre organisme utilise ou a envisagé d'utiliser la robotique ». Dans un communiqué, Kade Crockford, directrice du programme Technology for Liberty de l'ACLU Massachusetts, a développé la demande de l’organisation :
« Il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas sur comment et où ces systèmes robotiques sont actuellement déployés dans le Massachusetts. Trop souvent, le déploiement de ces technologies se fait plus rapidement que la réaction de nos systèmes sociaux, politiques ou juridiques. Nous avons besoin de toute urgence d'une plus grande transparence de la part des organismes gouvernementaux, qui devraient être francs avec le public au sujet de leurs plans d'essai et de déploiement de nouvelles technologies ».
WBUR a également rapporté que Spot est un robot « universel », avec une API ouverte. Par conséquent, les clients – qu'il s'agisse d'un service de police ou d'un exploitant d'entrepôt – peuvent personnaliser le robot avec leur propre logiciel, même si la police d'État dit qu'elle n'a pas utilisé cette fonction. Spot a une caméra de 360 degrés, à faible luminosité, et un bras.
La demande de l'ACLU porte sur des « documents, y compris des courriels, des discussions, des références ou des documents relatifs à la militarisation d'un robot ». M. Perry explique que les préoccupations de l'organisation sont valables, mais croit que Spot ne représente pas un écart important par rapport aux technologies existantes utilisées par les premiers intervenants.
« Il est certain que lorsqu'une nouvelle technologie est utilisée, de nombreux intervenants doivent s'asseoir à la table de négociation », dit-il. « Je pense que les questions que l'ACLU a spécifiquement soulevées s'appliquent non seulement à nos robots, mais à toute nouvelle technologie qui est déployée. Je ne suis pas sûr que ce que nous apportons à la table soit très différent de ce qui existe déjà ».
Source : ACLU, WBUR
Et vous ?
Que pensez-vous du déploiement de Spot de Boston Dynamics par la police dans Massachusetts ?
Selon WBUR, le client peut adapter Spot à ses besoins spécifiques. Quel commentaire en faites-vous ?
Selon vous, quel danger représente le robot Spot entre les mains de la police ?
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Plus tôt cette année, Marc Raibert, directeur de Boston Dynamics, a présenté une vidéo du robot Spot de l'entreprise dans un certain nombre de scénarios du monde réel. Parmi les scénarios, il y en avait un où le robot a ouvert les portes lors d'un exercice d'entraînement pour la police d'État du Massachusetts, montrant comment le robot pouvait potentiellement être utilisé pour aider à mettre les agents humains à l'abri du danger lors d'une prise d'otages ou de terroristes. Selon les dossiers obtenus par l'ACLU du Massachusetts et examinés par WBUR, l'équipe de déminage de l'État avait Spot, prêté par Boston Dynamics, pendant trois mois, du mois d’août à novembre.
Michael Perry, vice-président de Boston Dynamics chargé du développement commercial, envisage que la police envoie Spot, comme premier intervenant, dans des zones trop dangereuses pour un être humain, comme un déversement de produits chimiques, ou près d'une bombe présumée, ou dans une prise d'otages. « À l'heure actuelle, notre principal intérêt est d'envoyer le robot dans des situations où vous voulez recueillir des informations dans un environnement où il est trop dangereux d'envoyer une personne, mais où il n'y a pas vraiment d'interaction physique avec l'espace », a expliqué M. Perry.
Par ailleurs, au-delà des essais menés par la Police d'État du Massachusetts avec Spot, il aurait même été utilisé lors de deux interventions. Mais aucune précision sur la nature de ces dernières n'a, pour l'heure, été donnée par les intéressés, a rapporté WBUR, une radio publique du Massachusetts.
Une demande de documents publics déposée par l'organisation auprès du Département de police de l’État du Massachusetts « cherche à en apprendre davantage sur la façon dont votre organisme utilise ou a envisagé d'utiliser la robotique ». Dans un communiqué, Kade Crockford, directrice du programme Technology for Liberty de l'ACLU Massachusetts, a développé la demande de l’organisation :
« Il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas sur comment et où ces systèmes robotiques sont actuellement déployés dans le Massachusetts. Trop souvent, le déploiement de ces technologies se fait plus rapidement que la réaction de nos systèmes sociaux, politiques ou juridiques. Nous avons besoin de toute urgence d'une plus grande transparence de la part des organismes gouvernementaux, qui devraient être francs avec le public au sujet de leurs plans d'essai et de déploiement de nouvelles technologies ».
WBUR a également rapporté que Spot est un robot « universel », avec une API ouverte. Par conséquent, les clients – qu'il s'agisse d'un service de police ou d'un exploitant d'entrepôt – peuvent personnaliser le robot avec leur propre logiciel, même si la police d'État dit qu'elle n'a pas utilisé cette fonction. Spot a une caméra de 360 degrés, à faible luminosité, et un bras.
La demande de l'ACLU porte sur des « documents, y compris des courriels, des discussions, des références ou des documents relatifs à la militarisation d'un robot ». M. Perry explique que les préoccupations de l'organisation sont valables, mais croit que Spot ne représente pas un écart important par rapport aux technologies existantes utilisées par les premiers intervenants.
« Il est certain que lorsqu'une nouvelle technologie est utilisée, de nombreux intervenants doivent s'asseoir à la table de négociation », dit-il. « Je pense que les questions que l'ACLU a spécifiquement soulevées s'appliquent non seulement à nos robots, mais à toute nouvelle technologie qui est déployée. Je ne suis pas sûr que ce que nous apportons à la table soit très différent de ce qui existe déjà ».
Source : ACLU, WBUR
Et vous ?
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Anselme45Membre extrêmement actifPour ceux qui ont une expérience en robotique, l'offre de Boston Dynamics est le parfaite exemple de l'impasse dans laquelle se trouve la robotique telle que "vendue" à longueur de journée par les médias!
Oui un robot, c'est très cher à l'achat
Oui un robot, c'est plein de contraintes
Et Boston a oublié de vous indiquer les coûts et la fréquence des actions de maintenance
Si les médias nous prédisent un monde rempli de robots (le robot qui joue avec la petite dernière, le robot qui promène le chien, le robot qui soigne grand-mère), cela restera de la science-fiction!
L'exemple de Boston Dynamics est très intéressant: Vu le coût du bébé, seules les armées pourraient être intéressées. Problème? Avec une autonomie de 90 minutes, une armée ne peut rien faire!
Donc Boston essaie de vendre son robot à destination du grand public... mais vu le prix, seuls quelques rejetons de princes d'Arabie saoudite vont acheter l'objet pour faire joujou avec pendant une demi-journée (les mêmes qui achètent une montre de luxe à 500'000 euro chaque mois)...
Autant dire tout de suite que le marché n'existe pas!le 19/06/2020 à 11:21 -
CoderInTheDarkMembre émériteJ'en veux un avec un dare comme dans 451° F.le 02/12/2019 à 15:10
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e-ricMembre expertSalut
J'avais un peu la même idée, un chien coûte moins cher et est quand même plus rigolo qu'un tas de ferraille.
Un gadget pour riches en mal de sensations ...
Cdltle 19/06/2020 à 10:23 -
Skynet est dans la placele 27/11/2019 à 12:36
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phil995511Membre éprouvéIl te rapporte une balle quand tu la lui lance à se prix là (mdr) ??le 18/06/2020 à 18:47
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FagusMembre expertDifficile d'imaginer des usages non militaires ou style RAID (ex : voir si des tireurs sont embusqués au tournant du couloir, vu que les forces spéciales ont déjà des robots pour ce genre d'inspection), ou commerciaux qui n'ont pas une alternative moins chère. Pour un site nucléaire contaminé il y a déjà des robots moins futuristes mais spécialisés et durcis contre le rayonnement ; cela n'est donc pas a priori un débouché.le 19/06/2020 à 13:21
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le 19/06/2020 à 17:26
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Anselme45Membre extrêmement actifLa voiture existe depuis plus de 100 ans!
Étonnamment aucun constructeur n'offre une voiture neuve au prix d'un smartphone et il faut continuer à amener sa voiture au garage pour faire des services!
Et pourquoi donc???
Pour info, on ne compare pas un smartphone qui n'est rien d'autre qu'une carte électronique avec un peu de soft et un robot. Un robot réunit toutes les technologies présentes dans une voiture actuelle en plus complexe: 1 moteur par axe de mouvement, des capteurs en pagaille, des éléments mécaniques d'usure, des logiciels autrement plus complexes que ceux équipant une voiture assurant l'interpolation en temps réel des axes, etc.le 23/06/2020 à 12:01 -
Ryu2000Membre extrêmement actifTata Nano
La Tata Nano de série (sans chauffage, ni ventilation, ni radio, ni direction assistée) est présentée comme la voiture neuve la moins chère du monde, avec un prix hors taxes de 100 000 roupies indiennes, soit approximativement 1 560 € ou 2 000 $US.
Au début les ordinateurs coûtaient extrêmement cher et prenaient beaucoup de place et ça c'est démocratisé et miniaturisé.
Il y a 20 ans il y a des ordinateurs qui avaient un processeur monocœur à 500 MHz, 64Mo SDRAM, 10 Go de stockage. Ça a évolué très rapidement.
Aujourd'hui il y a des drones abordable, et il y a des moteurs à l'intérieur également.
Ouais mais une fois que t'as développé un logiciel ça ne te coûte rien de le multiplier.
Si une entreprise vend des millions de robots, au bout d'un moment le prix de la cherche et du développement sera largement amorti. Un logiciel c'est pas physique donc le prix peut baisser.
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Bref, peut être que 10 ans le robot qui coûte 74 500$ aujourd'hui coûtera 10 000$.
Si la branche continue à se développer, le prix des composants (moteur, capteur, etc) va beaucoup diminuer.
Les particuliers n'ont pas besoin de robot (enfin peut-être ceux avec un handicap physique).
Les robots de Boston Dynamics sont destinés aux entreprises.le 23/06/2020 à 13:02 -
Heu... je vois pas le rapport. Je parlais de "l'absence de marché" du robot.
La voiture a remplacé les calèches, carriolles et autre. Ca répondait à un besoin déjà existant donc le marché était là.
Les smartphones n'ont rien remplacé. Le besoin et le marché ont quasiment été créés de toute pièce. Donc un robot autonome qui semble ne pas avoir de marché maintenant peut en avoir un gros quelques années plus tard.le 23/06/2020 à 17:23