Le système avancé d'aide à la conduite Drive Pilot de Mercedes-Benz est désormais conforme aux exigences de la Society of Automotive Engineers (SAE International) et des régulateurs américains pour un système de conduite autonome de niveau 3. Un système de conduite autonome de niveau 3 est un système capable de prendre en charge "tous les aspects de la conduite" lorsqu'il est engagé. Toutefois, un tel système ne rend pas le véhicule totalement autonome et nécessite que le conducteur soit suffisamment attentif pour reprendre rapidement le contrôle si nécessaire. Drive Pilot de Mercedes-Benz est le seul système de niveau 3 légal aux États-Unis pour le moment.
Selon Mercedes-Benz, Drive Pilot peut, sur les tronçons d'autoroute appropriés et là où la densité du trafic est élevée, prendre en charge les tâches de conduite jusqu'à 64 km/h sans que le conducteur n'ait besoin de garder les mains sur le volant. L'entreprise affirme que lorsque Drive Pilot est activé, le système assure le maintien de la trajectoire, suit le flux de la circulation, navigue vers les destinations programmées dans le système de navigation et réagit aux situations de circulation inattendues et les gère de manière autonome (par exemple en effectuant des manœuvres d'évitement à l'intérieur de la voie ou en effectuant des manœuvres de freinage).
Pour réaliser ces prouesses, Drive Pilot s'appuie sur une série de capteurs embarqués dans tout le véhicule, notamment des caméras visuelles, des réseaux LiDAR, des capteurs radar et à ultrasons, ainsi que des micros audio pour rester à l'écoute des véhicules d'urgence qui s'approchent. Il compare en outre les données des capteurs embarqués avec celles qu'il reçoit de son GPS pour s'assurer qu'il sait exactement où il se trouve sur la route. Et si le conducteur ne prend pas le relais lorsqu'on le lui demande, la voiture active les feux de détresse et s'arrête lentement avant d'émettre un appel d'urgence pour alerter les premiers intervenants d'un problème potentiel.
C'est un grand pas en avant par rapport aux systèmes de niveau 2 que nous voyons aujourd'hui, tels que l'Autopilot de Tesla, le Blue Cruise de Ford et le Super Cruise de GM. Tous ces systèmes sont essentiellement des régulateurs de vitesse sur autoroute à capacité supplémentaire, dans lesquels le conducteur doit maintenir son attention sur la conduite, généralement en gardant les mains sur le volant ou au moins près de celui-ci, et être responsable de ce que fait le système pendant qu'il le fait. On est loin des perspectives de conduite autonome à la Knight Rider que Tesla vend et de ce que l'autonomie de niveau 2 est réellement capable de faire.
Tesla a promis pendant des années une conduite autonome complète, mais cela n'est jamais arrivé. Finalement, l'entreprise a admis que son système avancé d'aide à la conduite Autopilot et sa version améliorée, le Full Sel-Driving (FSD), sont des systèmes de conduite autonome de niveau 2. L'Autopilot est en proie à de nombreuses irrégularités, commet des erreurs qu'un conducteur humain pourrait éviter facilement et est souvent impliqué dans les accidents mortels des voitures Tesla. Il y a deux ans, le NTSB (National Transportation Safety Board) des États-Unis a qualifié l'Autopilot de "système inachevé et défaillant" et a appelé à une réglementation.
Par exemple, à l'été 2020, le PDG Elon Musk a déclaré que les voitures Tesla entièrement autonomes étaient très proches. Avant cela, en janvier 2019, il a déclaré que ses voitures devraient rouler sans aucune assistance humaine avant la fin de l'année. Mais cela n'est jamais arrivé et l'Autopilot de niveau 2 manque de fiabilité. Il est critiqué tant par les régulateurs que par les clients eux-mêmes. Des pays comme l'Allemagne, pays d'origine de Mercedes-Benz, ont sommé Tesla d'arrêter le battage médiatique autour du système Autopilot. Selon les critiques, les promesses incessantes de Tesla n'ont servi qu'à faire gonfler le prix de son action en bourse.
Mercedes-Benz a présenté pour la première fois le système Drive Pilot de niveau 3 au CES (Consumer Electronics Show) 2023 à Las Vegas. « Un engagement inébranlable en faveur de l'innovation a toujours guidé Mercedes-Benz depuis le tout début. C'est un moment de grande fierté pour tout le monde de poursuivre ce leadership et de célébrer cette réalisation monumentale en tant que premier constructeur automobile à être certifié pour la conduite automatisée conditionnelle de niveau 3 sur le marché américain », a déclaré Dimitris Psillakis, président et directeur général de Mercedes-Benz USA, dans le communiqué de presse.
Cependant, indépendamment de ces capacités, le DMV californien (Department of Motor Vehicles) impose de sérieuses restrictions à l'utilisation de Drive Pilot sur les routes de l'État . Selon le régulateur californien, le Drive Pilot ne peut fonctionner que pendant la journée, sur certaines routes limitées, et à des vitesses ne dépassant pas 64 km/h (environ 40 mi/h). Le système sera utilisable sur les autoroutes californiennes de la Bay Area, de la Central Valley, de Los Angeles, de Sacramento et de San Diego, ainsi que sur l'Interstate 15 entre le sud de la Californie et le Nevada, où l'utilisation du Drive Pilot a été approuvée depuis le mois de janvier.
« Bien entendu, l'autorisation du DMV exclut l'utilisation sur les routes des villes ou des comtés, dans les zones de construction, en cas de fortes pluies ou de brouillard épais, sur les routes inondées et dans des conditions météorologiques susceptibles d'avoir un impact sur les performances du Drive Pilot », note le régulateur. Avec l'invasion de la Californie et du Nevada par les Allemands, le nombre d'États du sud-ouest abritant des installations Tesla où la société ne sera pas obligée de partager les routes avec une technologie de conduite autonome plus avancée diminue rapidement. Ce qui représente une grande concurrence pour Tesla.
Source : Communiqué de presse du DMV de Californie sur l'approbation du Drive Pilot de Mercedes-Benz
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