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pouvant provoquer des collisions en cascade
Un satellite construit par Boeing et exploité par le fournisseur de services Intelsat a mystérieusement explosé en morceaux en orbite géostationnaire entre le 19 et le 20 octobre 2024. La raison pour laquelle le satellite, baptisé Intelsat 33e, s'est désintégré n'est pas claire. Intelsat a déclaré qu'une « anomalie » avait provoqué une interruption de service pour ses clients et que, malgré l'aide de Boeing pour remettre l'engin en état de marche, « Intelsat 33e est une perte totale ». Pour Boeing, cet incident vient s'ajouter aux problèmes incessants du 737 Max et l'échec cuisant du vol d'essai avec équipage de sa capsule spatiale Starliner.
L'Intelsat 33e connaît un destin tragique et laisse de nombreux débris dans l'espace
Le satellite Intelsat 33e a été construit par Boeing pour le fournisseur de services de télécommunications par satellites Intelsat. Il a été lancé en 2016 et fournit des services de communications à travers l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Conçu pour durer un peu plus de 15 ans, l'Intelsat 33e n'a servi finalement que pendant moins d'une décennie. Un problème de propulsion découvert après le lancement du satellite avait déjà réduit de quelques années sa durée de vie en orbite.
L'Intelsat 33e est également le deuxième satellite lancé dans le cadre de la plateforme EpicNG d'Intelesat. Le satellite précédent, Intelsat 29e, a été perdu en 2019 après seulement trois ans en orbite, la défaillance étant attribuée soit à un impact de météorite, soit à un défaut de câblage. L'Intelsat 33e a subitement explosé en orbite géostationnaire après avoir connu une « anomalie » et a l'heure actuelle, l'on ignore toujours ce qui a réellement causé la perte du satellite.
Intelsat a d'abord déclaré le samedi 19 octobre 2024 qu'un dysfonctionnement sur son satellite Intelsat 33e était à l'origine d'une interruption de service, qui a touché des clients en Europe, en Afrique et dans certaines parties de l'Asie-Pacifique. Il est rapidement apparu que, quelle que soit l'anomalie, l'Intelsat 33e était une perte totale. D'après SpaceNews, le satellite n'était pas non plus assuré lorsqu'il a explosé. Un communiqué publié par Intelsat se lit comme suit :
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Environ 3 000 satellites morts jonchent l'espace, ainsi que 34 000 gros débris spatiaux et des millions d'autres plus petits, ce qui constitue une menace sérieuse pour les activités spatiales. Ces débris sont susceptibles d'endommager des composants essentiels des satellites en fonctionnement, tels que les panneaux solaires, réduisant ainsi leur durée de vie. Ils représentent aussi une menace pour les lancements de nouveaux satellites, en causant instantanément leur perte.
Roscosmos a écrit dans un communiqué : « l'analyse des trajectoires des fragments montre que la destruction du satellite a été instantanée et à haute énergie. On peut en conclure qu'il existe une menace pour tous les engins spatiaux en activité, y compris le groupe Roscosmos dans la région géostationnaire de l'espace extra-atmosphérique ». Cet incident survient alors que Boeing est confronté à une série d'autres problèmes dans l'ensemble de ses activités.
Le logiciel défectueux MCAS et les défaillances techniques persistantes du 737 Max
Le Boeing 737 Max n'a été mis en service qu'en 2017, mais l'avion a été impliqué dans deux accidents mortels en 2018 et 2019, qui ont coûté la vie à 346 personnes. Ces accidents ont entraîné l’immobilisation au sol du 737 MAX pendant 20 mois, une période au cours de laquelle Boeing a été appelé à apporter des corrections à sa nouvelle couche logicielle appelée MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System). Le 737 Max suscite toujours des craintes.
Les enquêtes ont révélé que le processus de certifications du 737 Max a été bâclé. L'une d'entre elles a révélé que les autorités américaines de régulation, notamment la FAA (Federal Aviation Administration), ont manqué de rigueur dans le processus réglementaire de validation du Boeing 737 Max, compromettant ainsi la sécurité de l'aéronef. Le rapport de l'enquête souligne que la FAA n’a pas procédé au contrôle adéquat du MCAS comme cela aurait pu l’être.
La FAA a été critiquée pour avoir certifié le 737 Max alors que les responsables de l'agence ne comprenaient pas entièrement le fonctionnement du MCAS. Un rapport publié en septembre 2020 a révélé des défaillances dans la conception du jet et une relation trop étroite entre la compagnie et la FAA. Boeing a caché des défauts de conception du 737 Max aux pilotes et aux autorités de réglementation alors qu'il s'efforçait de faire certifier l'avion comme étant apte à voler.
Le rapport a examiné les défauts d'ingénierie et de conception technique de Boeing, en particulier dans le développement du logiciel de contrôle MCAS. Il décrit comment Boeing a tenté de minimiser la nécessité de former les pilotes sur le 737 Max, qui était sorti en toute hâte pour tenter de concurrencer l'Airbus A320neo. Par conséquent, ni les pilotes ni les compagnies n'avaient connaissance de l'existence du MCAS avant les deux accidents mortels du 737 Max.
La crise a conduit Boeing à accepter de payer une amende de 2,5 milliards de dollars et à licencier son PDG, Dennis Muilenburg. En février 2024, Boeing a annoncé le renvoi avec effet immédiat du responsable du programme 737 MAX après un incident grave survenu le mois précédent sur un 737 Max. Un panneau du fuselage d'un 737 MAX avait explosé lors d'un vol d'Alaska Airlines au départ de Portland. Des critiques ont appelé à la mise au rebut du 737 Max.
Après l'incident, l'ex-PDG de Boeing, Dave Calhoun a admis avoir commis des erreurs. « Nous allons aborder cela, premièrement, en reconnaissant notre erreur. Nous allons l'aborder avec une transparence totale et complète à chaque étape du processus », a déclaré Dave Calhoun aux employés de Boeing. Cet aveu de Boeing est peut-être une leçon tirée du fiasco du 737 Max. Cependant, l'avion continue de subir des dysfonctionnements et d'avoir mauvaise presse.
Des astronautes bloqués sur l'ISS après l'échec de la capsule Starliner de Boeing
La NASA a déclaré que les missions du programme Commercial Crew 2025 utiliseraient exclusivement des vaisseaux de SpaceX après que le Starliner de Boeing a connu une série de problèmes très médiatisés qui ont entraîné des retards et ont finalement rendu son propulseur inopérant. Le Starliner est revenu sur Terre en septembre 2024 sans son équipage, la NASA ayant estimé...
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