Donald Trump pourrait lever les barrières sur les véhicules autonomes au profit d'Elon Musk
Elon Musk a déployé des ressources importantes pour soutenir la campagne présidentielle victorieuse de Donald Trump. Le président élu a vite fait de nommer Elon Musk à la tête d'un nouveau département qui sera consacré à l'efficacité gouvernementale (Department of Government Efficiency - DOGE). Toutefois, la véritable contrepartie pour Elon Musk pourrait venir plus tard sous la forme de contrats gouvernementaux ou de réglementations favorables à ses entreprises.
Un nouveau rapport de Bloomberg, citant des personnes appartenant au cercle rapproché de Donald Trump, indique que l'équipe du nouveau président a fait de la mise en place d'un cadre fédéral pour les véhicules entièrement autonomes l'une des priorités du ministère des Transports. Selon le rapport si de nouvelles règles en matière de véhicule autonome permettent de construire des voitures sans contrôle humain, cela profitera directement à Elon Musk.
Les règles fédérales actuelles constituent des obstacles importants pour les entreprises qui cherchent à déployer en grande quantité des véhicules sans volant ni pédale, ce que Tesla prévoit de faire. Si le ministère américain des Transports, par l'intermédiaire de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), peut édicter des règles qui faciliteraient la conduite de véhicules autonomes, une loi du Congrès ouvrirait la voie à une adoption massive de ces véhicules.
D'après les sources interrogées par le rapport, une mesure législative bipartisane en cours de discussion à un stade précoce créerait des règles fédérales pour les véhicules autonomes. Elles ont ajouté que l'un des candidats envisagés pour le poste de secrétaire aux Transports est Emil Michael, un ancien cadre d'Uber. Emil Michael serait entré contact avec l'équipe Trump, mais le travail n'en est qu'à ses débuts et les détails de la politique n'ont pas encore été déterminés.
La politique de Donald Trump pourrait servir d'accélérateur à l'activité de robotaxi de Tesla
Elon Musk a parié l'avenir de Tesla sur la technologie de conduite autonome et l'IA. Le milliardaire insiste sur le fait que Tesla doit être perçu comme « une entreprise de robotique intelligente » qui travaille sur l'IA et les robots humanoïdes plutôt qu'un simple constructeur automobile. En octobre, il a annoncé son intention de produire un grand nombre de robotaxis sans conducteur à partir de 2026, malgré les limites des logiciels Autopilots et Full Self-Driving de Tesla.
Lors d'un événement organisé récemment par Tesla, Elon Musk a présenté un prototype du robotaxi de l'entreprise appelé « Cybercab ». Toutefois, les experts affirment que les réglementations américaines actuelles posent des obstacles importants aux ambitions d'Elon Musk pour le Cybercab, notamment un plafond limitant leur déploiement. L'administration Trump pourrait lever toutes ces barrières, ce qui constituerait un accélérateur important pour le projet Cybercab.
Lors de la conférence téléphonique sur les résultats du troisième trimestre de Tesla, Elon Musk s'est prononcé en faveur de « règles fédérales en matière de conduite autonome », ajoutant qu'il mettrait à profit son rôle au sein du gouvernement pour promouvoir un processus permettant l'utilisation de véhicules autonomes à l'échelle nationale. Cette déclaration a provoqué une chute des actions d'Uber et de son rival Lyft, qui sont des rivaux de Tesla dans ce domaine.
Depuis, Donald Trump a nommé Elon Musk et l'entrepreneur Vivek Ramaswamy à la tête du DOGE, qui vise notamment à démanteler la bureaucratie gouvernementale et à réduire les dépenses et « les réglementations jugées trop lourdes ». Selon les experts, les efforts déployés par le passé pour élaborer une législation fédérale visant à réglementer les véhicules autonomes pourraient totalement échouer et laisser un secteur déréglementé au profit d'Elon Musk et Tesla.
La NHTSA autorise actuellement les constructeurs à déployer au plus 2 500 véhicules autonomes par an dans le cadre d'une exemption accordée, mais les efforts législatifs visant à augmenter ce nombre jusqu'à 100 000 ont échoué à plusieurs reprises. Un projet de loi en ce sens a été adopté par la Chambre des représentants il y a plusieurs années, pendant le premier mandat de Donald Trump, mais la mesure s'est enlisée au Sénat depuis l'arrivée de Joe Biden.
Au cours de la première année de l'administration Biden, une tentative de fusionner le projet de loi avec d'autres textes législatifs a échoué lorsque certains fabricants ont essayé d'inclure des dispositions qui empêcheraient les consommateurs d'intenter des actions en justice ou de former des recours collectifs.
La logiciel Autopilot de Tesla fait l'objet d'un nombre important d'enquêtes fédérales
Malgré les noms Autopilot (pilote automatique) et Full Self-Driving (conduite entièrement autonome), « ces systèmes ne rendent pas les véhicules Tesla autonomes » et la société exige que les conducteurs gardent leurs mains sur le volant lorsqu'ils sont activés. L'ordinateur de bord bloque le fonctionnement si le système détecte que le conducteur n'est pas attentif. Mais de nombreux utilisateurs ont trouvé par le passé différents moyens de contourner les contrôles qui les régissent. Cette situation alarmante a conduit au rappel de plus de deux millions de véhicules Teslas aux États-Unis à la fin de l'année dernière.
La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) avait constaté à l'époque que les dispositifs de sécurité mis en place n'étaient pas suffisants pour empêcher les conducteurs d'utiliser l'Autopilot dans de mauvaises conditions. L'Autopilot de Tesla a fait l'objet de plus de 40 enquêtes de la NHTSA, ce qui inclut au moins 23 décès aux États-Unis. Ces enquêtes portent également sur des collisions de véhicules Tesla avec des véhicules d'urgents en stationnement.
Tesla était sur une pente descendante avec une baisse de 40 % du cours de l'action sur les quatre premiers mois de l'année. La chute du cours de l'action a été déclenchée en partie par des « baisses agressives » de prix des véhicules électriques, la baisse des marges bénéficiaires et « un changement de stratégie qui semble donner la priorité aux technologies de conduite autonome plutôt qu'à la production de voitures traditionnelles dans les années à venir ».
Malgré ses efforts, Tesla ne parvient toujours pas à dépasser le niveau 2 de la conduite autonome. Une mise à jour des CGU de Tesla a révélé que l'entreprise a cessé d'offrir le Full Self-Driving à la vente, mais une version dite supervisée. Tesla a modifié la terminologie marketing autour de son logiciel. Auparavant, les clients avaient la possibilité d'acheter le Full Self-Driving avec un texte additionnel indiquant que « le Full Self-Driving sera continuellement amélioré ».
Ce texte spécifique a été retiré et les clients ne peuvent désormais acheter que le « Full Self-Driving (supervisé) », qui ne mentionne plus l'amélioration continue. Le changement apparaît comme un aveu de publicité mensongère. En effet, il fait suite à l’adoption d’une loi en Californie interdisant à Tesla d’appeler son logiciel Full Self-Driving, car c’est de la publicité mensongère qui laisse croire aux conducteurs que les véhicules Tesla sont entièrement autonomes.
Tesla a atteint une capitalisation boursière de 1 000 milliards de dollars et ses actions remontent depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine. Cela montre que les investisseurs sont optimistes quant au fait que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait profiter à Tesla.
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