Les robotaxis de Waymo se retrouvent une nouvelle fois sous le feu des critiques. Certains passagers de ces véhicules ont été victimes de harcèlement public de la part de personnes enhardies par l'absence de conducteur humain. Les victimes affirment que ces situations sont intimidantes et bouleversantes. Des passagers interrogés ont déclaré que leur expérience avec Waymo avait été généralement positive, mais que l'entreprise devrait améliorer la façon dont elle répond aux menaces à la sécurité personnelle des passagers. Ces incidents soulèvent la question de l'adaptation des protocoles d'intervention d'urgence aux véhicules autonomes.Les passagers de robotaxis de Waymo sont la cible de harcèlement public
Waymo, filiale du groupe Alphabet, continue à étendre son activité de robotaxis sans conducteur humain dans la ville de San Francisco. L'offre de Waymo attire de plus en plus de personnes qui déclarent qu'elles se sentent plus en « sécurité » en l'absence d'un conducteur humain. D'après les données de la ville, les robotaxis de Waymo effectuent des centaines de milliers de trajets sans chauffeur chaque mois. Mais des problèmes imprévus sont apparus.
Avec l'apparition de ces nouveaux défis, les passagers se retrouvent dans des « situations inattendues et déstabilisantes ». Si la promesse d'une sécurité et d'une commodité accrues en a attiré plus d'un vers ces véhicules futuristes, des incidents récents ont montré qu'un humain au volant est parfois nécessaire pour naviguer en milieu urbain. Le Washington Post s'est entretenu avec des personnes qui ont été victimes de harcèlement à bord de ces véhicules.
L'une d'entre elles, une technicienne de San Francisco identifiée sous le nom de Stephanie, a confié avoir adopté les robotaxis de Waymo pour leurs avantages perçus en matière de sécurité, en particulier pour les femmes voyageant seules. Cependant, son point de vue a radicalement changé après une expérience poignante. L'incident s'est produit un samedi soir alors que Stephanie et sa sœur rentraient chez elles à bord d'un robotaxi Waymo sans chauffeur.
Stephanie raconte que lors du trajet, leur véhicule Waymo a été poursuivi par une voiture remplie de jeunes hommes qui ont commencé à les harceler et à les suivre de près. L'incident a laissé Stephanie dans un sentiment de vulnérabilité et a fait regretter la présence d'un conducteur humain qui aurait pu facilement modifier l'itinéraire pour échapper à leurs poursuivants. De plus, ses tentatives de demander de l'aide des services d'urgence n'ont pas abouti.
Un répartiteur du 911 a informé Stéphanie qu'ils ne pouvaient pas envoyer la police vers un véhicule en mouvement. L'incapacité à réorienter rapidement la trajectoire du véhicule dans des situations menaçantes est devenue une préoccupation importante pour certains utilisateurs de Waymo.
Difficultés à adapter les protocoles d'intervention d'urgence aux robotaxis
Waymo a reconnu ces préoccupations, notant qu'elles sont relativement rares. « Nous prenons ces événements très au sérieux et comprenons à quel point ils peuvent être bouleversants », a déclaré Ethan Teicher, porte-parole de l'entreprise de véhicules autonomes. Ethan Teicher a également déclaré que Waymo propose des agents d'assistance qui peuvent rester en ligne avec les passagers lors d'incidents et travailler avec les forces de l'ordre si nécessaire.
Les passagers peuvent aussi utiliser l'application Waymo pour demander au véhicule de se garer ou de changer de destination. Ils demandent toutefois des protections supplémentaires, comme un meilleur contrôle de l'itinéraire du véhicule, en particulier dans les situations potentiellement dangereuses. Lorsque Stephanie a demandé à Waymo de lui fournir la vidéo de la voiture qui la suivait dans l'espoir d'obtenir sa plaque d'immatriculation, l'entreprise a refusé.
Les véhicules bardés de capteurs déployés par Waymo sont de plus en plus nombreux dans les rues de San Francisco. Les touristes les admirent et les usagers des transports en commun sont confrontés à des publicités d'abribus de l'entreprise proclamant « Bienvenue dans le futur ». La flotte de Waymo est devenue le premier déploiement à grande échelle d'un service commercial sans conducteur, devançant ses concurrents Cruise (General Motors) et Tesla.
Toutefois, le parcours de San Francisco en tant que banc d'essai de robotaxi a parfois été semé d'embûches. Les véhicules autonomes ont gêné les autres véhicules, y compris les pompiers sur les scènes d'urgence. Une collision macabre avec un piéton initialement heurté par un véhicule conduit par un humain a contraint Cruise de General Motors à mettre fin à son service commercial dans la ville en 2023. La division Cruise a finalement été fermée cette année.
Les incidents de harcèlement sont le dernier exemple en date de la facilité avec laquelle il a été possible de programmer des robotaxis pour qu'ils respectent les panneaux de signalisation et les limitations de vitesse, plutôt que de gérer les aspects humains nuancés de la conduite sur la voie publique.
Les véhicules autonomes sont encore des processeurs sur roues très limités
Les experts du domaine des véhicules autonomes n'ont pas été surpris par les dernières expériences vécues par les passagers des robotaxis Waymo. Selon les experts, les robotaxis ont encore de nombreuses lacunes à corriger. Michael Brooks, directeur exécutif du Center for Auto Safety, a fait remarquer notamment que si les robotaxis excellent à respecter le Code de la route, ils ont du mal à interpréter les nuances du comportement humain et à y répondre.
Cette lacune technologique a conduit à des situations où les véhicules peuvent être facilement manipulés ou obstrués par des farceurs ou des personnes mal intentionnées. Par exemple, l'année dernière, des habitants grincheux de San Francisco ont mené une courte campagne de sabotage qui consistait à immobiliser les robotaxis de Cruise et Waymo simplement en plaçant un cône de signalisation devant les voitures. Pour eux, ces véhicules ne sont pas fiables.
« Nous voyons beaucoup de comportements de type farce », affirme Michael Brooks, mais certains incidents ont été plus violents. Des véhicules Waymo ont été dégradés avec des graffitis et en février 2024, l'un d'entre eux a été incendié dans une rue bondée de Chinatown. Missy Cummings, professeure d'ingénierie à l'université George Mason, a déclaré qu'il fallait s'attendre à ce que certaines personnes profitent des situations où aucun conducteur n'est présent.
Elle émet également l'hypothèse que les voitures autonomes peuvent déclencher l'anxiété des Américains à l'idée d'être remplacés par la technologie. « Les gens sont tout simplement fatigués et effrayés par la technologie qui semble les assaillir de toutes parts de manière négative », a déclaré Missy Cummings.
De son côté, Phil Koopman, professeur d'ingénierie électrique et informatique à l'université Carnegie Mellon, en Pennsylvanie, a déclaré qu'il y a des limites à ce que les véhicules autonomes peuvent être programmés pour faire, en particulier lorsqu'il s'agit d'actions susceptibles d'enfreindre le Code de la route.
Quoi qu'il en soit, ceux qui ont été victimes de harcèlement ou d'autres incidents lors d'un trajet en robotaxi affirment que les opérateurs comme Waymo doivent mieux soutenir les passagers pendant et après ces moments. Les détracteurs affirment toutefois que ces véhicules sans chauffeurs sont dangereux pour la route.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ? Que pensez-vous des défis liés à la sécurité des passagers des robotaxis sans chauffeur ? Que pensez-vous des robotaxis ? Ces véhicules sans chauffeur sont-ils sûrs pour les routes ? Avez-vous déjà effectué un trajet en robotaxi ? Si oui, partagez votre expérience.Voir aussi
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