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Les accidents ont fait 10 morts depuis 2016
Les voitures électriques et la conduite autonome sont les plus grandes transformations que connaît l'industrie automobile. Il est difficile de contester que Tesla est en tête sur ces deux plans, mais c'est le dernier qui a placé le constructeur automobile sous la loupe des autorités américaines de réglementation de la sécurité. La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a déclaré jeudi qu'elle avait ouvert 30 enquêtes sur des accidents de Tesla impliquant 10 décès depuis 2016 où des systèmes avancés d'aide à la conduite étaient soupçonnés d'avoir été utilisés. L’agence a donné des détails sur les accidents en cours d'examen par ses programmes d'enquêtes spéciales sur les accidents.
Les régulateurs américains de la sécurité automobile ont annoncé des enquêtes en cours sur des accidents de Tesla impliquant 10 décès où des systèmes avancés d'aide à la conduite seraient impliqués, selon des feuilles de calcul vues par Reuters. La NHTSA avait déjà confirmé certaines enquêtes spécifiques sur les accidents de Tesla, mais n'avait pas encore communiqué une comptabilité complète de tous les accidents de Tesla ayant fait l'objet d'une enquête où le système Autopilot de Tesla était soupçonné d'être impliqué. Maintenant, l’agence a publié une liste offrant des détails sur les accidents en cours d'examen par ses programmes d'enquêtes spéciales sur les accidents.
Sur les 30 accidents de Tesla, la NHTSA a exclu le système Autopilot de Tesla dans trois cas et a publié des rapports sur deux de ces accidents. Une première demande d’une liste complète avait été faite à la NHTSA il y a plus d'un an dans le cadre d'une demande de documents publics. Mais la liste ne comprenait que l'État et le mois où les accidents se sont produits. Auparavant, la NHTSA avait déclaré avoir ouvert 28 enquêtes spéciales sur les accidents de Tesla, dont 24 sont en cours. La feuille de calcul montre un accident de février 2019 où l'utilisation d'Autopilot était indéterminée.
Le système Autopilot utilise des caméras, des capteurs à ultrasons et un radar pour voir et détecter l'environnement de la voiture. L'ensemble des capteurs et des caméras permet au conducteur d'avoir une connaissance de son environnement qu'un conducteur seul n'aurait pas autrement. Un puissant ordinateur de bord traite ces données en quelques millisecondes afin de rendre la conduite "plus sûre et moins stressante", selon la société. L'Autopilot est un système d'aide à la conduite pratique qui ne doit être utilisé qu'avec un conducteur pleinement attentif. Il ne transforme pas une Tesla en voiture autonome.
La feuille de calcul montre que la NHTSA a ouvert huit enquêtes sur des accidents de Tesla depuis mars. La question a fait l'objet d'une nouvelle attention après l'accident incendiaire du 17 avril au Texas qui a tué deux hommes et dans lequel la police avait dit croire que personne n'était au volant. Mais Tesla avait réfuté les affirmations de la police, affirmant qu'un volant déformé suggérait que quelqu'un était probablement à la place du conducteur. Les batteries de la voiture, achetée d'occasion sur eBay en janvier, ont brûlé pendant quatre heures après.
Dans le cas de l'accident du Texas, le National Transportation Safety Board (NSTB) a déclaré en mai que les tests suggéraient que le système de pilotage automatique du véhicule n'était "pas disponible" sur la route où l'accident s'est produit. L’agence a critiqué les mesures de protection du système Autopilot de Tesla, qui permet aux conducteurs de ne pas toucher le volant pendant de longues périodes.
L’accident du 17 avril qui a tué deux hommes au Texas
Un autre accident mortel survenu le 5 mai près de Los Angeles fait également l'objet d'une enquête de l'agence. Dans ce cas, le conducteur avait publié sur les médias sociaux des images de lui-même en train de "conduire" sa Tesla sans avoir les mains sur le volant. La Tesla modèle 3 a percuté un camion Mack renversé, et le conducteur a été déclaré mort sur place. L'accident s'est produit sur l'autoroute 210 près de Fontana, en Californie, à environ 80 km à l'est de Los Angeles.
La semaine dernière, la présidente de la commission du commerce du Sénat, Maria Cantwell, a cité les accidents de Tesla pour justifier le vote de la commission contre l'adoption d'une réglementation visant à accélérer l'adoption des voitures à conduite autonome. « Il semble que toutes les deux semaines, nous entendons parler d'un nouveau véhicule qui s'est écrasé alors qu'il était sur Autopilot », a déclaré Cantwell.
Aucune loi aux États-Unis ne rend illégales les voitures entièrement autonomes
En ce qui concerne les lois régissant les véhicules autonomes, les États-Unis sont constitués d'un ensemble de législations qui varient d'un État à l'autre, mais actuellement, il n'existe aucun endroit où il est strictement illégal de posséder et d'utiliser un véhicule totalement autonome. Par ailleurs, un premier projet de loi américain sur les voitures autonomes, qui assouplirait de nombreux règlements fédéraux concernant les véhicules autonomes, avait reçu un appui du Congrès en décembre 2018.
S'il était adopté, le projet de loi permettrait aux fabricants de véhicules tels que Tesla et General Motors de développer et de commercialiser ces véhicules sans action réglementaire spécifique. En même temps, le projet de loi collecterait des informations sur les accidents au niveau fédéral pour les systèmes de conduite autonome de niveau 2 tels que le pilote automatique Tesla et la Super Cruise de GM.
Certains États ont toutefois adopté des lois les réglementant ou les autorisant, mais aucun État ne les a carrément interdites. À ce jour, vingt-neuf États, dont l'Alabama, l'Arkansas, la Californie, le Colorado, le Connecticut et la Floride ont adopté une législation relative aux véhicules autonomes.
Dans une lettre adressée le 1er février au ministère américain des Transports, le président du NTSB, Robert Sumwalt, a exhorté le ministère à promulguer des règlements régissant les systèmes d'aide à la conduite tels qu'Autopilot, ainsi que les essais de véhicules autonomes. La NHTSA s'est principalement appuyée sur des directives volontaires pour les véhicules, adoptant une approche non interventionniste afin de ne pas entraver le développement de nouvelles technologies de sécurité.
Sumwalt a déclaré que Tesla utilise les personnes qui ont acheté les voitures pour tester son logiciel de "conduite entièrement autonome" sur les routes publiques avec une surveillance ou des exigences de rapport limitées. « Étant donné que la NHTSA n'a mis en place aucune exigence, les fabricants peuvent faire rouler et tester des véhicules pratiquement n'importe où, même si l'emplacement dépasse les limites du système de contrôle du véhicule autonome (AV) », a écrit Sumwalt.
Il a ajouté : « Bien que Tesla inclue un avertissement selon lequel "les fonctionnalités actuellement activées nécessitent une supervision active du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome", l'approche non interventionniste de la NHTSA en matière de surveillance des tests des AV pose un risque potentiel pour les automobilistes et les autres usagers de la route ». Cependant, ces derniers mois, la NHTSA, qui a le pouvoir de réglementer les systèmes de conduite automatisée et de demander des rappels...
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