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Kawasaki dévoile CORLEO : un cheval robotisé alimenté à l'hydrogène sur lequel vous pourrez monter... dans 25 ans
Mais la vidéo de démonstration de ses capacités en situation n'est pas réelle

Le , par Stéphane le calme

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Kawasaki dévoile CORLEO : un cheval robotisé alimenté à l'hydrogène sur lequel vous pourrez monter... dans 25 ans,
mais la vidéo de démonstration de ses capacités en situation n'est pas réelle

Kawasaki a dévoilé récemment un prototype de cheval robotique quadrupède alimenté à l’hydrogène : CORLEO. Présenté comme une alternative écologique aux motos tout-terrain, ce robot promet une conduite fluide, zéro émission de carbone, et une expérience immersive inspirée de l’équitation. Le concept est spectaculaire, la démonstration est futuriste, mais derrière cette vitrine technologique, se cache une série de paradoxes.

Kawasaki Heavy Industries a dévoilé Corleo, un véhicule robotisé à quatre pattes fonctionnant à l'hydrogène et conçu pour les cavaliers, à l'occasion de l'exposition Osaka-Kansai 2025. Ce concept innovant intègre l'intelligence artificielle et les technologies d'énergie propre pour naviguer sur divers terrains.

Les quatre jambes robotiques indépendantes de Corleo permettent un déplacement équilibré et stable sur différentes surfaces. Chaque jambe fonctionne séparément, ce qui permet au robot de traverser facilement des terrains accidentés. Équipé d'un moteur à hydrogène de 150 cm3, Corleo produit de l'électricité pour alimenter ses membres. Cette approche énergétique propre fait du robot une plateforme de mobilité tout-terrain respectueuse de l'environnement.

S'inspirant du design des motos Kawasaki, Corleo est doté d'un corps aérodynamique composé de métal et de matériaux en carbone. Sa partie avant comprend un bouclier en forme de tête rappelant l'esthétique des motos, ainsi que des feux intégrés pour une meilleure visibilité dans diverses conditions d'éclairage.

Au lieu de commandes traditionnelles, Corleo réagit aux mouvements du corps du conducteur. Le déplacement du centre de gravité incite le robot à ajuster ses pas en conséquence. Un affichage tête haute (HUD) fournit des informations en temps réel sur les niveaux d'hydrogène, la navigation et la stabilité des mouvements, y compris la répartition du poids.

Tout ceci est sur papier bien entendu.


Une innovation qui impressionne… en théorie

Sur le plan technique, CORLEO est un exploit :
  • Moteur à hydrogène sans émission polluante
  • Mécanisme de jambes inspiré de la biomécanique animale
  • Conduite intuitive basée sur les mouvements du corps humain
  • Interface embarquée digne d’un cockpit de drone

Mais aucune démonstration réelle de ses capacités en situation ne vient soutenir cette vision. Le robot reste statique à l’exposition, et les vidéos le montrant galopant dans la nature sont générées par ordinateur. Kawasaki admet que le prototype n’est pas encore opérationnel pour un usage dynamique. C’est donc un concept marketing bien emballé, mais pas encore un véhicule réel.


Une solution écologique… qui ne résout pas le vrai problème

Kawasaki met en avant l’hydrogène comme source d’énergie propre. Certes, le seul sous-produit de la combustion est de la vapeur d’eau. Mais :
  • D’où vient l’hydrogène ? La majorité est encore produite à partir de gaz naturel, un processus polluant.
  • Quel est le rendement énergétique ? L’hydrogène est notoirement inefficace par rapport aux batteries électriques.
  • À quel coût logistique ? Stockage, transport et sécurité de l’hydrogène sont des défis massifs.

Le choix de l’hydrogène pour un véhicule individuel de loisir semble donc exagérément complexe et non adapté à un usage quotidien. Pourquoi créer un cheval robot alimenté à l’hydrogène pour gravir des montagnes, quand un vélo électrique ou une rando classique remplissent le même rôle, avec moins d’impact ?


Mobilité personnelle ou gadget de luxe pour technophiles ?

CORLEO ne vise pas la mobilité urbaine, ni la logistique industrielle. Il est pensé comme un objet de loisir, une version high-tech du cheval de randonnée ou du quad. Cela pose deux problèmes majeurs :
  • Il ne répond à aucun besoin massif : Dans un monde confronté à l’urgence climatique, l’accessibilité énergétique et les inégalités d’accès à la mobilité, un cheval robot pour riches touristes high-tech paraît totalement déconnecté des enjeux.
  • Il renforce la fuite en avant techno-solutionniste : Au lieu de repenser nos usages, on les amplifie avec des machines complexes, chères, difficilement réparables et à l’impact environnemental lourd.


Les « sabots » en caoutchouc de Corleo sont supposés améliorer l'adhérence sur les surfaces dures et molles, contribuant ainsi à sa stabilité. Le robot est également capable de sauter par-dessus des obstacles, bien que les performances spécifiques n'aient pas été divulguées.

Actuellement un modèle conceptuel, Corleo n'a pas de spécifications techniques détaillées telles que la vitesse, l'autonomie ou la durée de vie de la batterie. Kawasaki envisage une mise sur le marché potentielle d'ici 2050, mais n'a pas fourni de calendrier de développement définitif ni de détails sur la disponibilité commerciale.

Corleo illustre l'engagement de Kawasaki à fusionner la robotique et les solutions énergétiques durables, offrant un aperçu de l'avenir du transport personnel.

Conclusion

CORLEO incarne une forme de « progrès » qui fascine par sa surface brillante, mais qui occulte les réalités sociales, écologiques et politiques de la mobilité. Kawasaki projette même la commercialisation de ce robot à l’horizon 2050, dans un monde où la majorité de la population mondiale cherchera peut-être des solutions simples, abordables et résilientes, et non des robots de 200 kilos aux jambes hydrauliques.

Plutôt qu’un cheval robot à hydrogène pour amateurs de sensations artificielles, pourquoi ne pas imaginer des modes de transport doux, sobres, accessibles et décentralisés ? Kawasaki aurait pu investir dans des solutions durables à large impact, plutôt que dans un totem technologique pour salons futuristes.

CORLEO est une prouesse, oui. Mais c’est aussi un symbole criant d’un techno-capitalisme en roue libre, où l’innovation n’est plus guidée par les besoins réels, mais par la spéculation, le marketing et la science-fiction de salon.

Source : vidéos dans le texte

Et vous ?

Qu'en pensez-vous ? Seriez-vous intéressés ?

Le robot CORLEO est-il un gadget pour riches ou un réel pari sur l’avenir de la mobilité tout-terrain ?

L’hydrogène est-il un vrai carburant d’avenir ou une impasse coûteuse pour les véhicules individuels ?

Cette démonstration technologique est-elle un moyen pour Kawasaki de se repositionner dans un monde où les motos thermiques sont de plus en plus critiquées ?

Faut-il interdire ou encadrer l’usage de robots quadrupèdes dans les milieux naturels ?

Peut-on encore concevoir des innovations sans tomber dans l’utopie high-tech au service des élites ?
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