
Pourtant, le marché européen des véhicules électriques continue de croître (+23,9 % au premier trimestre 2024), ce qui rend la débâcle de Tesla d’autant plus significative. La chute de sa part de marché (de 2,4 % à 1,3 %) révèle une crise structurelle, où l’absence d’un modèle accessible et l’incertitude autour des projets futuristes (comme le robotaxi) minent toute relance. Alors que les constructeurs européens et chinois capitalisent sur des offres mieux adaptées, Tesla semble prisonnière des errances de son PDG, dont la gestion erratico-mégalomaniaque interroge désormais ouvertement la pertinence du modèle des milliardaires, entrepreneurs. Sans un changement radical de stratégie, la marque risque de sombrer dans l’irrélevance, malgré ses tentatives tardives de séduire un marché qu’elle a contribué à créer… avant de le laisser lui échapper.
Bien que Tesla conserve sa place parmi les leaders mondiaux des véhicules électriques, son influence sur le marché ne cesse de s’effondrer, notamment en Europe. Les consommateurs, désormais confrontés à une offre pléthorique de modèles plus modernes, se détournent de la gamme vieillissante du constructeur. Certains rejettent également l’image toxique d’Elon Musk, dont les polémiques répétées semblent peser sur les ventes.
Les chiffres sont sans appel : en avril, Tesla a enregistré une chute vertigineuse de 81 % en Suède, son plus bas niveau depuis fin 2022. Les Pays-Bas (-73,8 %), le Danemark (-67 %) et la France (-59 %) suivent la même tendance, tandis que le Portugal affiche un recul plus modéré (-33 %). Même le Model Y, pourtant restylé et ancien best-seller, peine à reconquérir les clients européens. Pendant ce temps, le marché du véhicule électrique dans l’UE a progressé de 23,9 % au premier trimestre 2024, alors que Tesla y a vu ses livraisons s’effondrer de 45 %. Sa part de marché s’est réduite comme une peau de chagrin, passant de 2,4 % à 1,3 % sur la même période.
Le recul n’épargne pas les autres régions : dans l’UE élargie (incluant le Royaume-Uni et l’AELE), les ventes ont chuté de 37,3 %, alors que le secteur progressait de 28 %. Aux États-Unis, la baisse est moins marquée (-8,6 %), mais contraste avec la croissance globale du marché (+11,4 %). Ces mauvais résultats s’inscrivent dans une tendance inquiétante : en 2023, Tesla avait déjà subi une baisse de 13 % de ses livraisons mondiales, du jamais-vu depuis deux ans.
La question qui se pose désormais est celle de la relance. Pour inverser la tendance, Tesla mise sur un véhicule électrique abordable, dont l’annonce serait imminente. Mais le flou persiste : s’agira-t-il d’une Model Y compacte et simplifiée, comme le suggèrent certains rapports, ou du robotaxi futuriste vanté par Musk, un concept risqué, dépourvu de volant et reposant sur une technologie encore incertaine ? L’avenir de Tesla pourrait bien se jouer sur ce choix stratégique… ou sur sa capacité à redorer une image gravement écornée.
Immatriculations de voitures neuves
Au 1er trimestre 2025, les immatriculations de voitures neuves dans l'UE ont diminué de 1,9 % par rapport au 1er trimestre 2024, les chiffres de mars 2025 affichant une légère baisse de 0,2 % en glissement annuel, le contexte économique mondial restant particulièrement difficile et imprévisible pour les constructeurs automobiles.
IMMATRICULATIONS DE VOITURES NEUVES DANS L'UE - tendance sur 12 mois
La part de marché des voitures électriques à batterie s'est établie à 15,2 % du marché au premier trimestre 2025, ce qui est encore loin des prévisions. Les modèles hybrides-électriques continuent de gagner en popularité, conservant leur place en tant que type de motorisation le plus populaire parmi les acheteurs.
Immatriculations de voitures neuves dans l'UE par source d'énergie
Jusqu'en mars 2025, les véhicules électriques à batterie (BEV) représentaient 15,2 % de la part de marché totale de l'UE, ce qui représente une augmentation par rapport à la faible base de référence de 12 % au premier trimestre 2024. Les véhicules hybrides-électriques ont fait un bond, s'emparant de 35,5 % du marché et restant le choix préféré des consommateurs de l'UE. Parallèlement, la part de marché combinée des voitures à essence et diesel est tombée à 38,3 %, contre 48,3 % au cours de la même période en 2024.
NOUVELLES IMMATRICULATIONS DE VOITURES DANS L'UE PAR SOURCE D'ÉNERGIE
Voitures électriques
Au premier trimestre 2025, les ventes de nouvelles voitures électriques à batterie ont augmenté de 23,9 %, pour atteindre 412 997 unités, capturant 15,2 % de la part de marché totale de l'UE. Trois des quatre plus grands marchés de l'UE, qui représentent 63 % de toutes les immatriculations de voitures électriques à batterie, ont enregistré de fortes progressions : L'Allemagne (+38,9 %), la Belgique (+29,9 %) et les Pays-Bas (+7,9 %). En revanche, la France a enregistré une baisse de 6,6 %.
Les chiffres du premier trimestre 2025 montrent également que les nouvelles immatriculations de voitures hybrides-électriques dans l'UE ont augmenté de 20,7 %, grâce à une croissance significative sur les quatre plus grands marchés : France (+47,5 %), Espagne (+36,6 %), Italie (+15,3 %) et Allemagne (+10,5 %). Ainsi, 964 108 unités ont été immatriculées au premier trimestre 2025, ce qui représente 35,5 % de la part de marché de l'UE.
Les immatriculations de voitures électriques hybrides rechargeables ont augmenté de 1,1 % au premier trimestre 2025, avec un total de 207 048 unités. Cette évolution est principalement due à des augmentations significatives du volume sur des marchés clés tels que l'Allemagne (+41,8 %) et l'Espagne (+30,7 %). En conséquence, les voitures électriques plug-in-hybrides représentent 7,6% des immatriculations totales de voitures dans l'UE, contre 7,4 % au T1 2024.
En outre, en mars 2025, la variation en glissement annuel a montré une augmentation de 17,1% pour les voitures électriques à batterie et de 23,9% pour les voitures électriques hybrides, tandis que les voitures électriques hybrides rechargeables ont enregistré une croissance de 12,4%.
Voitures à essence et diesel
À la fin du premier trimestre 2025, les immatriculations de voitures à essence ont connu une baisse significative de 20,6 %, tous les principaux marchés ayant enregistré des baisses. La France a connu la plus forte baisse, avec une chute de 34,1 %, suivie de l'Allemagne (-26,6 %), de l'Italie (-15,8 %) et de l'Espagne (-9,5 %).
Avec 779 817 voitures neuves immatriculées à ce jour, la part de marché de l'essence est tombée à 28,7 %, contre 35,5 % au cours de la même période l'année dernière. De même, le marché des voitures diesel a baissé de 27,1 %, ce qui donne une part de marché de 9,5 % pour les véhicules diesel au premier trimestre 2025. Dans l'ensemble, des baisses à deux chiffres ont été observées sur la plupart des marchés de l'UE. En outre, la variation en glissement annuel de mars 2025 a montré une baisse de 20,7 % pour l'essence et de 25,5 % pour le diesel.
Le déclin de Tesla, entre échec stratégique et crise d'image
La brutale dégringolade de Tesla en Europe ne relève pas d’un simple contretemps : elle trahit un échec stratégique à double détente. D’un côté, le constructeur a tardé à rajeunir sa gamme,...
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