
Le Cybertruck, un véhicule qui a fait l'objet d'une grande publicité et qui devait inaugurer une nouvelle ère pour les véhicules électriques, est aujourd'hui considéré comme un échec cuisant. Le véhicule qui enregistrait des dizaines de milliers de commandes sur les 9 premiers mois de sa disponibilité à la vente est désormais peu demandé, et les stocks grimpent dans les usines. Même avec un financement à prix réduit, Tesla n'arrive pas à vendre son pickup.
Cela crée des problèmes d'entreposage à Tesla. Et il semble que Tesla ait recours à des sites de stockage non conventionnels pour les véhicules invendus. Des dizaines de Cybertruck invendus sont stationnés dans un centre commercial délabré de Farmington Hills, dans la banlieue de Détroit (Michigan). Mais les autorités locales ne sont pas satisfaites de cette situation. L'utilisation du terrain pour l'entreposage de véhicules est contraire au code de la ville.
D'autres modèles de Tesla occupent également plusieurs rangées de places de parking. Selon les rapports sur la situation, le parking ressemble aujourd'hui à un cimetière dystopique avec des rangées et des rangées de Cybertruck argentés et brillants qui occupent l'espace où les clients venaient autrefois visiter les magasins Bed Bath & Beyond et Torrid, aujourd'hui fermés. Le Buffalo Wild Wings du centre commercial est cependant toujours ouvert.
Le terrain est situé à proximité d'une nouvelle salle d'exposition Tesla à West Bloomfield, ce qui pourrait expliquer le débordement. Selon Charmaine Kettler-Schmult, directrice de la planification et du développement communautaire de Farmington Hills, le propriétaire du centre commercial a déjà été informé de l'infraction. Charmaine Kettler-Schmult a toutefois admis aux journalistes que « le processus d'application de la loi prend du temps ».
Elon Musk n'a pas tenu ses promesses quant aux capacités du Cybertruck
À la suite de la présentation du Cybertruck pour la première fois en 2019, Tesla a reçu environ 2 millions de précommandes de clients qui ont déboursé 100 $ chacun. Mais en fin de compte, l'enthousiasme n'a pas duré, car Elon Musk n'a pas pu tenir ses promesses. En outre, de nombreux propriétaires du Cybertruck sont souvent confrontés à des situations dangereuses, en raison de mises à jour défectueuses du logiciel Full Self-Driving (FSD) de Tesla.
Le Cybertruck est arrivé sur le marché deux ans trop tard, ce qui a permis aux rivaux de Tesla d'entrer dans le jeu. Et davantage de détenteurs de réservations pour le Cybertruck auraient pu s'accrocher si Elon Musk n'avait pas augmenté le prix de base du pickup électrique à 99 000 $. Ce qui est peut-être le plus préjudiciable pour Tesla, c'est que la prétendue utilité du Cybertruck s'est révélée pire que ce qui était annoncé, entrainant une vague de retours.
Le pickup moyen est doté d'un châssis en acier pour faire face aux rigueurs du transport et du remorquage, mais le châssis du Cybertruck est en aluminium, un métal beaucoup plus léger qui peut se déformer et même se briser sous une forte contrainte. L'acier inoxydable est aussi sensible à la rouille, ce qui signifie que contrairement aux promesses d'Elon Musk, le Cybertruck n'est pas prêt de survivre à un hiver normal, et encore moins à un hiver nucléaire.
Dan Neil, le critique automobile du Wall Street Journal, lauréat du prix Pulitzer, a glissé d'une colline alors qu'il testait le Cybertruck avec sa fille adolescente. « Nous l'avons emmené sur des pistes de classe 3 et 4, ce dont il est techniquement capable. Mais il est aussi plus large de 2 pieds (environ 60,96 cm) que n'importe quel sentier de n'importe quel parc national. C'est ce que je ne comprends pas. C'est vraiment une voiture de route », a déclaré Dan Neil.
Défaillances techniques des logiciels Autopilot et Full Self-Driving de Tesla
Les systèmes Autopilot et Full Self-Driving (FSD) de Tesla, longtemps présentés comme les piliers de son avance en matière de conduite autonome, sont aujourd’hui au cœur de nombreuses controverses. Plusieurs accidents, parfois mortels, impliquant des véhicules Tesla en mode Autopilot, ont déclenché des enquêtes fédérales aux États-Unis, notamment par la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) et le département de la Justice (DOJ).
Ces autorités cherchent à déterminer si Tesla a minimisé les limites de ses systèmes et surestimé leurs capacités dans ses communications publiques. Même les terminologies (« Autopilot » et « Full Self-Driving ») sont critiquées. Selon les experts, ces terminologies peuvent induire les conducteurs en erreur, en leur laissant croire que leur Tesla peut réellement se conduire toute seule, alors qu'il ne s'agit que d'un système d'assistance à la conduite.
Fait intéressant, en mars 2025, Tesla a annoncé la suppression de l'appellation Full Self-Driving de son logiciel de conduite autonome en Chine. En abandonnant cette terminologie en Chine, l'entreprise semble vouloir éviter toute confusion et désillusion auprès des consommateurs chinois qui pourraient avoir des attentes irréalistes quant aux capacités réelles de son logiciel. Tesla a déjà été condamné en Corée du Sud pour publicité mensongère.
En parallèle, le logiciel Full Self-Driving de Tesla, vendu à un prix élevé est toujours en phase bêta et l'objet de nombreuses critiques pour son manque de fiabilité. De nombreux propriétaires de Tesla et des analyses indépendantes ont rapporté des comportements incohérents des Tesla en mode Full Self-Driving, comme des freinages fantômes, des hésitations aux intersections, ou des réactions inappropriées dans des environnements urbains complexes.
Ces dysfonctionnements techniques, combinés à la pression réglementaire, sapent la crédibilité de Tesla. À l'international, notamment en Europe, cette insécurité perçue contribue à détourner les consommateurs au profit de constructeurs proposant des systèmes plus transparents et mieux encadrés. Aux États-Unis, la NHTSA a ouvert plus de 40 enquêtes sur les accidents impliquant les systèmes de conduite assistée Autopilot et Full Self-Driving de Tesla.
Tesla a présenté des résultats décevants au premier trimestre 2025
Tesla a présenté ses résultats du premier trimestre le 22 avril 2025. Et les chiffres sont décevants. Le fabricant de véhicules électriques a déclaré un chiffre d'affaires de 19,3 milliards de dollars, soit une baisse de 9 % par rapport à la même période de l'année dernière (21,3 milliards de dollars). Quant au bénéfice net de Tesla, il a chuté à 409 millions de dollars, soit 12 cents par action, contre 1,39 milliard de dollars, soit 41 cents par action, un an plus tôt.
Tesla a déclaré que la baisse des bénéfices est due au réoutillage de l'usine nécessaire à la fabrication d'une version remaniée de son populaire SUV Model Y, ainsi qu'à des réductions de prix et à des incitations à la vente qui ont freiné les revenus de l'entreprise. La vente de voitures représente 72 % des revenus de Tesla, mais les résultats du premier trimestre 2025 montrent que les revenus automobiles ont chuté d'environ 20 % d'une année sur l'autre.
La forte croissance (67 %) des batteries de stockage et de la division solaire de Tesla a contribué au résultat net, de même qu'une modeste augmentation de 15 % des recettes provenant des services, qui comprennent les stations de recharge Supercharger, désormais ouvertes à d'autres marques de voitures.
Cependant, les dépenses de Tesla ont légèrement augmenté au premier trimestre 2025 et, plus important encore, sa rentabilité a diminué. Le bénéfice d'exploitation a chuté de deux tiers pour atteindre 399 millions de dollars, et la marge d'exploitation, qui atteignait autrefois 20 %, n'est plus que de 2,1 %. Après une troisième baisse consécutive,...
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