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Les concepteurs de robots humanoïdes reconnaissent que le battage médiatique en la matière devance la réalité,
« la pertinence des robots réside d'abord dans leur capacité à seconder l'Homme », d'après Brooks

Le , par Patrick Ruiz

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Les concepteurs de robots humanoïdes reconnaissent que le battage médiatique en la matière devance la réalité
« La pertinence des robots réside d’abord dans leur capacité à seconder l’Homme », d’après Brooks

Les ingénieurs et dirigeants de la filière robotique reconnaissent que bien que des progrès significatifs aient été réalisés, la transition de prototypes à des robots utilitaires est plus longue que prévue par les investisseurs. Le fait est que les concepteurs de robots reconnaissent désormais que le battage médiatique en la matière devance la réalité. C’est ce qui ressort d’un récent exposé de Rodney Brooks, cofondateur d’iRobot, dans lequel il indique que l’une des erreurs les plus importantes de la filière de la robotique est de faire une fixation sur la forme humaine.

Depuis des décennies, l’imaginaire collectif nourrit l’idée que l’avenir des robots passe nécessairement par des formes humaines. Les démonstrations de Boston Dynamics, Tesla Optimus ou encore Figure AI entretiennent cette vision d’un futur où des androïdes accompliraient toutes les tâches humaines. Pour Brooks, c’est une erreur fondamentale.

L’humanoïde séduit l’œil, rassure l’investisseur et capte l’attention des médias, mais il masque un gouffre technique. Dans un entrepôt, une usine ou une maison, les environnements sont chaotiques, remplis d’imprévus. Ce que l’on montre lors d’une démo calibrée ne tient pas lorsqu’on confronte la machine à la complexité réelle. Le décalage entre le rêve et l’usage pratique est abyssal.

À l’inverse de ses concurrents, Brooks mise sur la sobriété. Sa société Robust.AI développe des robots collaboratifs conçus pour l’industrie logistique. Plutôt que d’imaginer un humanoïde manipulant des cartons, ses ingénieurs ont conçu des chariots intelligents capables de suivre les opérateurs, de réduire leurs déplacements et de fluidifier les flux de travail.

Ces robots ne remplacent pas l’humain : ils le secondent. Brooks insiste : la valeur économique d’un robot ne réside pas dans sa ressemblance avec l’Homme, mais dans sa capacité à soulager, accélérer et simplifier des tâches précises.

Or, ce type d’innovation est souvent jugé « ennuyeux » par les investisseurs, habitués aux promesses spectaculaires. Pourtant, le marché de la logistique mondiale se chiffre en trillions de dollars, et c’est là que la robotique peut changer la donne, loin des chimères d’un majordome métallique universel.

L’entreprise West Japan Railways par exemple utilise un robot humanoïde géant pour entretenir les voies ferrées et effectuer d'autres tâches critiques. Son opérateur, assis dans un cockpit sur le camion, voit à travers les yeux du robot grâce à des caméras et actionne à distance ses puissants membres et mains. Avec une portée verticale de 12 mètres, la machine peut utiliser divers accessoires afin de porter des objets pesant jusqu'à 40 kg, tenir un pinceau pour peindre ou utiliser une tronçonneuse.


Ce sont surtout les tentatives de mise au rebut total des humains au profit de la machine qui continuent à mener les constructeurs de robots droit dans des murs

La technologie des caisses dites automatiques devait révolutionner le shopping. Mais, tant pour les consommateurs que pour les commerçants, elle n’a pas tenu ses promesses comme l’illustre le cas McDonald’s.

« Ça n’a rien apporté de ce qu’elle promettait », souligne Christopher Andrews, professeur associé et président de sociologie à l’université Drew, aux États-Unis, et auteur de The Overworked Consumer: Self-Checkouts, Supermarkets, and the Do-It-Yourself Economy. « Les magasins voyaient cela comme la nouvelle frontière. S’ils pouvaient faire croire au consommateur que [la caisse automatique] était un moyen préférable de faire ses courses, alors ils pourraient réduire les coûts de main-d’œuvre. Mais ils se rendent compte que les gens ont besoin d’aide pour le faire, ou qu’ils vont voler des choses. Ils ont fini par se rendre compte qu’ils ne font pas d’économies, ils perdent de l’argent ».

De nombreuses entreprises de vente au détail ont investi des millions - voire des milliards - de dollars dans la technologie des caisses automatiques, qui, selon Andrews, a été développée pour la première fois dans les années 1980, et a commencé à apparaître dans les magasins dans les années 1990. Elles ne sont pas exactement bon marché à installer dans les magasins : certains experts estiment qu’un système de quatre bornes peut coûter six chiffres. Malgré le coût pour les installer, de nombreux détaillants font marche arrière sur la technologie. Target, par exemple, limite le nombre d’articles que les clients des caisses automatiques peuvent acheter en une seule fois. Walmart a supprimé certaines bornes de caisse automatique dans certains magasins pour dissuader les vols. Au Royaume-Uni, la chaîne de supermarchés Booths a également réduit le nombre de bornes de libre-service dans ses magasins, car les clients disent qu’elles sont lentes et peu fiables. Dollar General, l’une des entreprises de vente au détail qui connaît la plus forte croissance aux États-Unis, revoit également sa stratégie.

En 2022, la chaîne de magasins à prix réduit a misé fortement sur la technologie des caisses automatiques - il n’est pas rare de voir un ou deux employés seulement s’occuper d’un magasin entier de Dollar General dans certaines régions. Mais la société a annoncé en janvier 2024 qu’elle allait réduire le nombre de caisses automatiques dans ses magasins, après avoir constaté que les clients préféraient interagir avec un caissier humain. « Nous avons appris que nos clients apprécient vraiment le contact humain », a déclaré Todd Vasos, le PDG de Dollar General, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes.

Source : Rodney Brooks

Et vous ?

Le succès de produits « modestes » comme le Roomba ne prouve-t-il pas que l’innovation repose davantage sur la simplicité que sur le spectaculaire ?

Les géants de la Tech, qui investissent massivement dans les humanoïdes, sont-ils dans une stratégie de communication plutôt que de véritable rentabilité industrielle ?

L’approche de Rodney Brooks, axée sur des solutions discrètes mais concrètes, peut-elle séduire à long terme des marchés dominés par l’attrait du sensationnel ?

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