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Elon Musk a multiplié les promesses en 2024 avec des périodes de réalisations sorties de son chapeau
Les promesses d'Elon Musk et les délais non respectés à plusieurs reprises sont devenus le fil conducteur de l'histoire de Tesla. Et elles ont toujours eu un côté accrocheur qui a capté l'imagination des investisseurs et contribué à faire grimper la valeur de l'action Tesla, donnant à l'entreprise une valorisation de 1,3 billion de dollars (un billion étant 1 000 milliards). 2024 n'a pas fait exception pour le PDG de Tesla : de grosses promesses faites pour les robotaxis et les robots humanoïdes Optimus. Des sorties qui suscitent des débats, notamment autour des défis informatiques et des controverses liées à la sécurité et à la faisabilité.
En 2016, Elon Musk a déclaré que les voitures autonomes de Tesla n'arriveraient pas avant deux ans. Un an plus tard, c'était « six mois, certainement », et les clients pourraient réellement dormir dans leur Tesla dans « deux ans ». En 2018, il s'agissait encore d'une « année » et les voitures seraient « 200 % plus sûres » que la conduite humaine. En 2019, il a déclaré qu'il y aurait « des caractéristiques complètes de conduite autonome cette année ».
Puis, Musk a partagé sa vision du robotaxi, promettant une flotte de taxis autoguidés qui arriveraient dans les rues en 2020. Le calendrier de la production en série a finalement été fixé à 2024, et Musk a également déclaré en 2022 que le robotaxi n'aurait pas de volant ni de pédales et qu'il s'appuierait sur le logiciel de conduite autonome intégrale de Tesla (Full Self-Driving - FSD).
En fait, il ne s'est pas passé une année sans que Musk ne promette l'arrivée imminente d'une Tesla entièrement sans conducteur.
Cela n'a pas empêché Musk de faire d'autres promesses en 2024. Voici un compte rendu de ces promesses et de la date à laquelle il s'attend à ce qu'elles deviennent réalité.
Lancer la production du Cybercab d'ici 2025 ou 2026
Tesla a dévoilé 20 prototypes de Cybercab lors d'un événement tape-à-l'œil organisé à Hollywood en octobre, et Musk a profité de l'occasion pour faire part de certains projets concernant les véhicules, ainsi que le logiciel de Tesla appelé « Full Self-Driving » (FSD). Le FSD est le système avancé d'aide à la conduite de Tesla, capable d'effectuer de nombreuses tâches de conduite automatisée, mais qui nécessite toujours qu'un humain reste attentif au volant et prenne le relais en cas de besoin.
Musk a annoncé aux clients qu'ils pourraient un jour acheter un robotaxi, un véhicule à deux portes et à deux places sans volant ni pédales, pour moins de 30 000 dollars. Il a également déclaré que le coût d'exploitation moyen du Cybercab serait réduit au fil du temps à seulement 0,20 dollar par kilomètre. Enfin, il a indiqué que Tesla commencerait à produire des véhicules électriques spécialisés en 2025 ou 2026.
(Rappel mémoire : Elon Musk a déclaré en 2022 que Tesla produirait en masse des robotaxis d'ici 2024. Avant cela, en 2019, il a déclaré que Tesla aurait un million de robotaxis sur les routes d'ici 2020. Musk a promis que Tesla résoudrait le problème de la conduite autonome « l'année prochaine » depuis au moins 2016).
Quelques semaines plus tard, lors de la conférence téléphonique sur les résultats du troisième trimestre de Tesla, Musk a déclaré que Tesla atteindrait « une production en volume en 26 » et que l'entreprise visait à terme « au moins 2 millions d'unités par an de Cybercab ».
Les réglementations fédérales actuelles qui exigent que les véhicules soient construits selon certaines normes de sécurité, comme les commandes humaines manuelles, pourraient constituer des obstacles à la production en série des cybercabs de Tesla. La National Highway Traffic Safety Administration a récemment proposé de nouvelles règles qui permettraient d'accélérer les exemptions pour ces véhicules, mais elles exigeraient des entreprises qu'elles partagent davantage de données avec l'agence, comme les rapports d'accident. Aujourd'hui, les constructeurs automobiles sont tenus de signaler les accidents lorsque la technologie ADAS ou de conduite autonome est activée.
Musk s'est déjà insurgé contre cette règle et l'équipe de transition du président élu Donald Trump envisagerait de la supprimer.
Robovan en développement
Lors de la présentation du robotaxi de Tesla, l'entreprise a également montré aux investisseurs un prototype de Robovan. À ce moment-là, Musk n'avait fait part d'aucun projet concret pour ce véhicule, mais en novembre, il a indiqué sur X que le Robovan était en cours de développement, ainsi que « d'autres choses ».
(Rappel mémoire : en 2016, Musk a déclaré que Tesla commencerait à construire un minibus utilisant le châssis du Model X dans deux ou trois ans).
Le Full Self-Driving « non supervisé » et le covoiturage autonome en 2025
Lors de l'événement, Musk a également promis que les propriétaires de Model 3 et Model Y pourraient utiliser une version « non supervisée » du FSD en Californie et au Texas au deuxième trimestre de 2025. Un mode qui, selon lui, sera « 1000 fois mieux » que la conduite humaine. Il a également déclaré qu'il prévoyait de lancer un service payant de covoiturage en Californie et au Texas à partir de l'année prochaine, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires.
Tesla n'est actuellement pas autorisé à exploiter un service commercial de covoiturage autonome en Californie. Musk a prédit qu'il serait plus facile d'obtenir une autorisation au Texas qu'en Californie.
Il n'était pas clair, et ne l'est toujours pas, ce que Musk entendait par FSD « non supervisée ». Aujourd'hui, FSD de Tesla n'est toujours pas entièrement autonome et, pour dissiper toute confusion, Tesla a commencé à désigner le logiciel par l'expression « FSD supervisé ». La suppression de la supervision pourrait signifier que Tesla envisage de supprimer le conducteur, ou que Tesla prévoit d'offrir un système autonome de niveau 3 qui permet aux conducteurs de se passer des mains et des yeux pendant une partie de leur trajet.
Lors de la conférence téléphonique sur les résultats du troisième trimestre de Tesla, Musk a poussé plus loin la promesse d'un FSD supervisé. Il a déclaré qu'il espérait lancer un service permettant de héler des Teslas autopilotées en Californie et au Texas en 2025. Il a également affirmé que Tesla avait commencé à tester le service dans la région de la baie avec des employés.
Il n'est pas clair si Tesla prévoit de lancer ce service de covoiturage avec ses robotaxis ou avec les propriétaires de Tesla Model 3 et Model Y. La présentation des résultats du premier trimestre de Tesla comprenait une maquette d'une future application de covoiturage Tesla, et l'entreprise a depuis des années évoqué l'idée d'un réseau de covoiturage utilisant des Teslas qui ont été mises à jour pour conduire de manière totalement autonome. L'idée est similaire à celle d'Uber, sauf que les propriétaires de Tesla ajouteraient leurs véhicules autonomes correctement équipés à l'application de covoiturage du constructeur automobile pour gagner de l'argent supplémentaire lorsque les voitures ne sont pas utilisées. Tesla prendrait 25 à 30 % des revenus.
Enfin, lors de la conférence téléphonique sur les résultats du premier trimestre de Tesla, Musk a déclaré que Tesla était en pourparlers avec un « grand constructeur automobile » pour l'octroi d'une licence de FSD, mais n'a pas encore annoncé de tels accords.
En attendant, le FSD est encore bien loin des promesses d'Elon Musk.
Le Full Self-Driving de Tesla commet des « erreurs occasionnelles dangereuses » : lors d'un test sur plus de 1600 kilomètres, les conducteurs ont dû intervenir plus de 75 fois alors que le FSD était actif.
En 2023, les statistiques de la NHTSA sur le bilan d'Autopilot et du Full Self-Driving de Tesla inquiétaient. Entre juillet 2021 et le 15 mai 2022, le système Autopilot de Tesla était à l'origine trois quarts de tous les accidents ADAS, soit 273 accidents sur 367 signal...
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