Tesla traverse des difficultés qui affectent ses performances sur divers marchés et créent des incertitudes sur son avenir. L'action Tesla a baissé de plus de 50 % depuis ses sommets de décembre 2024. Des propriétaires de Tesla, mécontents du rôle d'Elon Musk au sein du DOGE et de ses prises de position politiques, vendent leurs véhicules à perte. Les concessionnaires Tesla sont vandalisés. Les modèles les plus vendus de Tesla sont très anciens par rapport aux normes actuelles du marché et son seul nouveau modèle en une demi-décennie est un flop. Tesla fait également face à une concurrence féroce de la part d'autres constructeurs, dont le chinois BYD.L'élection de Donald Trump en novembre 2024 a fait grimper en flèche le cours de l'action Tesla, les investisseurs récompensant le PDG Elon Musk d'avoir fait le bon pari politique. Il a atteint un niveau record de 488 $ à la mi-décembre. La fortune d'Elon Musk, qui est en majorité constituée de sa participation importante dans Tesla, a grimpé à plus de 400 milliards de dollars, du moins sur le papier. Mais début mars, le cours de l'action n'était plus que d'environ 226 $.
La baisse continue du cours de l'action Tesla depuis décembre 2024 a effacé plus de 800 milliards de dollars en capitalisation boursière. Et les choses ne semblent pas près de s'améliorer. Les ventes chutent, les propriétaires de Tesla se débarrassent de leurs voitures et les rivaux lui arrachent des parts de marché.
La chute spectaculaire des ventes de Tesla dans le monde entier
Les ventes de Tesla sont en déclin. En 2024, Tesla a produit 4 % de voitures en moins que l'année précédente. Et ses livraisons sont restées pratiquement inchangées. Les bénéfices de Tesla ont été faibles, même avec un coup de pouce du bitcoin. En Californie, le plus grand marché de Tesla aux États-Unis, ses ventes ont chuté de près de 8 % au quatrième trimestre 2024 et de 12 % sur l'année. L'histoire d'amour des élites côtières avec la marque s'est détériorée.
Et ce n'est pas seulement aux États-Unis. Tesla connaît également des difficultés en Europe. En février 2024, les ventes de Tesla ont baissé de 10 % en Espagne, de 42 % en Suède, de 45 % en France, de 48 % en Norvège et au Danemark, de 53 % au Portugal, de 55 % en Italie et de 76 % en Allemagne.
Le soutien d'Elon Musk a peut-être aidé le parti d'extrême droite Alternative for Germany (AfD) à se placer en deuxième position lors des récentes élections, mais il ne semble pas avoir amélioré les ventes de son entreprise en Europe, qui ont baissé de 45 % en janvier 2025 d'une année sur l'autre.
En Chine, le plus grand marché automobile du monde, Tesla est en perte de vitesse. L'entreprise a reculé au cours des cinq derniers mois en glissement annuel. Une partie de cette situation est probablement liée à une suspension temporaire de l'usine pour accueillir la nouvelle chaîne de montage Juniper de la Model Y. Mais Tesla subit également une pression énorme face à la concurrence féroce des constructeurs automobiles locaux tels que BYD.
La société chinoise BYD a vendu 1,76 million de véhicules électriques en 2024, contre 1,79 million pour Tesla. Et contrairement à BYD, Tesla ne vend pas de véhicules hybrides. Tesla n'a donc rien à se mettre sous la dent lorsque les consommateurs s'inquiètent de l'avenir des véhicules électriques.
BYD a connu une forte croissance d'une année sur l'autre. « En l'absence d'une aide plus importante de la part de la future administration Trump, Tesla sera, sur sa lancée actuelle, un outsider sur le marché mondial des véhicules électriques d'ici une décennie », analyse un critique.
Tesla fortement critiqué pour sa gamme de véhicules vieillissante
L'une des critiques fréquemment formulées à l'encontre de Tesla est que sa gamme de véhicules commence à se faire un peu vieille. La Model X aura 10 ans cette année, tandis que la Model S en aura 15. Les deux véhicules n'ont reçu que des mises à jour mineures depuis leur lancement initial. (Un dirigeant de Tesla a promis un rafraîchissement plus tard dans l'année.) Les mises à jour logicielles des véhicules souffrent également de plusieurs défaillances.
Les Model 3 et Y, qui représentent l'essentiel des revenus de l'entreprise dans le secteur automobile, ont tous deux été mis à jour récemment, mais le retard dans les mises à jour régulières a ouvert une fenêtre d'opportunité pour les concurrents de Tesla. Les consommateurs intéressés par les véhicules électriques ont soudain l'embarras du choix avec l'arrivée de véhicules électriques plus récents et plus intéressants de Hyundai, Kia, Honda et General Motors.
Pendant ce temps, le seul nouveau modèle lancé par Tesla au cours des cinq dernières années est le Cybertruck, qui a été rappelé sept fois depuis son lancement. Elon Musk a déclaré que les fréquentes mises à jour logicielles rendaient superflue la nécessité d'une cadence plus régulière de rafraîchissement des modèles. Alors que les ventes de Tesla ont chuté drastiquement, les ventes des concurrents de Tesla ont continué à grimper ces derniers mois.
Selon Kelley Blue Book de Cox Automotive, les Américains ont acheté un nombre record de 1,3 million de voitures électriques en 2024, soit une augmentation de 7,3 % d'une année sur l'autre. Les données indiquent que les véhicules électriques représentent désormais 8,1 % du marché américain.
Les Américains ne se désintéressent pas des véhicules électriques, ils semblent tout simplement en avoir fini avec Tesla. Malgré le soutien du président américain Donald Trump, l'entreprise de véhicules électriques d'Elon Musk ne parvient pas encore à trouver une porte de sortie de crise.
Les robotaxis d'Elon Musk pourraient se heurter à certains obstacles
Elon Musk insiste sur le fait que Tesla n'est pas un constructeur automobile et préfère le titre d'entreprise de « robotique intelligente » qui travaille sur l'IA et les robots humanoïdes autonomes. Le milliardaire tente en effet de recentrer l'avenir de Tesla sur les voitures autonomes et les robots humanoïdes, en misant notamment sur les logiciels Autopilot et Full Self-Driving (FSD) de Tesla et sur l'IA et la robotique. Mais rien ne se passe comme prévu pour l'instant.
Elon Musk a déclaré que Tesla est sur le point de résoudre le problème de la conduite autonome. Il affirme que les véhicules entièrement autonomes sont sur le point de voir le jour depuis près d'une décennie. Mais il n’en est toujours rien. Et l'Autopilot et le Full Self-Driving de Tesla restent des logiciels d'aide à la conduite de niveau 2. Le Full Self-Driving est un logiciel en version bêta perpétuelle qui est régulièrement impliqué dans des accidents, parfois mortels.
Lors de la dernière conférence téléphonique sur les résultats de Tesla, Elon Musk a déclaré à propos du robot humanoïde Optimus de l'entreprise: « Optimus a le potentiel de générer un chiffre d'affaires de plus de 10 000 milliards de dollars ». Mais Tesla fait face à une concurrence féroce sur ce marché.
Et pendant qu'Elon Musk parle de robots, Waymo et d'autres entreprises testent des voitures sans conducteur sur les routes américaines. Waymo, filiale du groupe Alphabet, vient de lancer son premier partenariat avec Uber à Austin, au Texas. Le siège social de Tesla se trouve à Austin et Elon Musk a déclaré qu'il prévoie de lancer son propre projet de robotaxi cet été dans cette ville. Rien ne prouve que Tesla soit sur le point de réaliser ce que Waymo a déjà fait.
La promesse que tous les véhicules Tesla construits après 2016 disposent du matériel nécessaire pour une conduite entièrement autonome s'est révélée totalement fausse. Elon Musk a déclaré que l'entreprise remplacerait les ordinateurs de bord pour les propriétaires de véhicules qui ont acheté le pack FSD.
Mais il a lui-même reconnu qu'il s'agit d'un processus « douloureux ». Tesla a déjà fait l'objet d'un recours collectif affirmant que l'entreprise avait menti sur les capacités de ses véhicules. Dans une plainte déposée récemment, des propriétaires ont affirmé que « les promesses de Tesla tombent à plat ».
Le rôle d'Elon Musk au sein du DOGE nuit aux performances de Tesla
Elon Musk dirige le département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) créé par le président américain Donald Trump pour réduire la taille et les dépenses du gouvernement américain pour le plus efficace. Donald Trump semble avoir été séduit par la méthode Elon Musk appliquée à Twitter deux ans plus tôt. Après le rachat de la plateforme pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a réduit les effectifs de plus de 80 %, plongeant parfois le site dans le chaos.
Mais le DOGE d'Elon Musk, le salut fasciste dont il a été accusé et le message qu'a véhiculé la tronçonneuse que lui a offerte le président argentin Javier Milei ont provoqué un désastre mondial pour Tesla. Les frasques d'Elon Musk ont rendu la marque Tesla toxique. Des propriétaires vendent leurs véhicules à perte.
D'autres échangent des badges d'autres marques de véhicules ou utilisent des autocollants à la sonorité désespérée pour signaler leur mécontentement à l'égard du PDG milliardaire. D'autres encore manifestent devant les concessionnaires Tesla pour s...
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Envoyé par Ryu2000
