L'action Tesla chute de près de 4 % à la suite d'informations selon lesquelles l'usine d'Austin ferme temporairement la ligne de production du Cybertruck et de la Model Y

Pour des raisons de maintenance

L'action Tesla chute de près de 4 % à la suite d'informations selon lesquelles l'usine d'Austin ferme temporairement la ligne de production du Cybertruck et de la Model Y
pour des raisons de maintenance

Tesla a du mal à vendre son pickup électrique Cybertruck et les stocks s'accumulent rapidement. L'entreprise aurait plus de 800 millions de dollars de Cybertruck dont personne ne veut. Cet état de choses crée des incertitudes sur l'avenir du programme. Un récent rapport indique que Tesla envisage d'interrompre la production du Cybertruck et de la Model Y pendant une semaine à Austin, au Texas. Cette pause serait destinée à permettre la maintenance des chaînes de production. Cependant, il s'agirait du troisième arrêt de ce type à l'usine d'Austin au cours des douze derniers mois. Le rapport a provoqué une chute de près de près 4 % de l'action Tesla.

Le fabricant de véhicules électriques a été mis sous pression à la suite de résultats décevants au premier trimestre et d'une concurrence accrue sur le marché mondial des véhicules électriques. Les inquiétudes des investisseurs ont également été alimentées par les liens politiques du PDG Elon Musk et ses récentes disputes publiques. Le chinois BYD a dépassé Tesla en matière de vente en Europe. La nouvelle de l'arrêt de la production a suscité des inquiétudes.

Le rapport a publié le 17 juin 2025 par Business Insider. Selon le rapport, Tesla prévoit de suspendre la fabrication du Cybertruck et de la Model Y pendant une semaine à compter du 30 juin. La société aurait expliqué au personnel que cet arrêt temporaire permettrait d'effectuer des travaux de maintenance et de mise à niveau sur les lignes de production. Aucun détail n'a été fourni sur les secteurs susceptibles de bénéficier d'une amélioration de la production.

Si une telle pause est courante dans l'industrie automobile, en particulier en été, c'est la troisième fois que Tesla procède ainsi au cours des 12 derniers mois : une fois en mai 2024, lorsque les employés ont participé à des séminaires sur le moral de l'entreprise, et une fois en décembre, en raison d'une pénurie de batteries. Pour cette pause, les employés ont le choix entre prendre des congés payés ou venir suivre une formation volontaire et aider au nettoyage.

La nouvelle version de la Model Y n'a pas répondu aux attentes de Tesla

La nouvelle Model Y, lancée en janvier 2025, devait donner un coup de fouet aux ventes, mais celles-ci ont atteint leur plus bas niveau depuis 2022, avec une baisse de 13 % par rapport à 2024. Une partie de la baisse est attribuée au boycott provoqué par le rôle controversé joué par Elon Musk dans l'administration Trump. Le mois dernier, les actionnaires de Tesla ont adressé une lettre ouverte au PDG Elon Musk pour lui demander de faire son travail.


Tesla prévoit de lancer provisoirement son robotaxi Model Y à Austin le 22 juin, en utilisant des véhicules équipés d'une nouvelle version du logiciel Full Self-Driving (FSD) de l'entreprise. Le 10 juin, Elon Musk a republié sur son réseau social X (ex-Twitter) une vidéo montrant un robotaxi Model Y sur une route d'Austin, ajoutant ainsi à l'engouement suscité par le lancement promis. Mais le projet est controversé et soulève de nombreuses préoccupations.

Les groupes de défense de la sécurité publique affirment que les systèmes de conduite partiellement automatisés de Tesla présentent des problèmes de sécurité. Tesla vend ses voitures avec un pack Autopilot standard ou une option premium Full Self-Driving, également connue sous le nom de FSD aux États-Unis.

Selon les données de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), les véhicules Tesla équipés de ces logiciels - qui comprennent des fonctions telles que le maintien automatique de la trajectoire, la direction et le stationnement - ont été impliqués dans des centaines de collisions, dont des dizaines mortelles. Les robotaxis de Tesla seront équipés d'une version « non supervisée » du Full Self-Driving qui n'est pas encore accessible au public.

Le projet de robotaxis de Tesla fait face à une contestation publique

Le 19 juin 2025, des groupes ont protesté à Austin contre le lancement imminent du projet pilote de robotaxis et l'implication d'Elon Musk dans l'administration Trump. (Elon Musk a annoncé avoir quitté son rôle au sein de l'administration.) Le Dawn Project, un groupe de sécurité technologique critique à l'égard des capacités du FSD de Tesla, a fait une démonstration d'une situation de sécurité à l'aide d'un Model Y équipé du logiciel actuellement disponible.

Lors de la démonstration du Full Self-Driving, la Model Y de Tesla a dépassé un bus scolaire à l'arrêt avec son panneau d'arrêt sorti et a percuté un mannequin de la taille d'un enfant qui avait été placé devant la voiture en mouvement, simulant un enfant traversant la rue en courant pour attraper le bus. Le fondateur du Dawn Project, Dan O'Dowd, dirige également Green Hills Software, qui vend des technologies aux concurrents de Tesla.

Par ailleurs, la société de services financiers Wells Fargo a émis des perspectives négatives sur les performances de Tesla au deuxième trimestre. L'analyste Colin Langan a prévenu que les livraisons devraient bondir de plus de 50 % en juin pour atteindre les objectifs de Wall Street. Il prévoit également un déficit du flux de trésorerie disponible de 1,9 milliard de dollars pour l'année et a réduit son objectif de prix à 120 dollars, reflétant une baisse possible de 62 %.

Sur la base des objectifs de prix à un an proposés par 43 analystes, le prix cible moyen pour Tesla est de 289,30 $ avec une estimation haute de 500,00 $ et une estimation basse de 19,05 $. L'objectif moyen implique une baisse de -8,55% par rapport au cours actuel de 316,35 $. Sur la base des estimations de GuruFocus, la valeur GF estimée pour Tesla dans un an est de 269,36 $, ce qui suggère une baisse de -14,85% par rapport au prix actuel de 316,35 $.

Les choix de conception controversés du Cybertruck d'Elon Musk

Selon une nouvelle action en justice visant Tesla, Michael Sheehan, un homme de 47 ans originaire de Cypress, au Texas, a trouvé la mort après avoir perdu le contrôle de son Cybertruck, seulement 102 jours après son achat. Le Cybertruck a quitté la route, heurté une barrière en béton, puis pris feu. L'intensité de l'incendie a été telle que la température à l'intérieur de la cabine a atteint 2 760 °C, causant la désintégration partielle de son squelette.

Le drame relance le débat sur les choix de conception controversés du Cybertruck qui se révèlent problématiques dans des situations d'urgence. Les défauts techniques et les promesses non tenues ont nui au programme Cybertruck, dont les stocks invendus s'accumulent sur les parkings aux États-Unis.

La veuve et les parents de Michael Sheehan ont intenté une action en justice contre le constructeur automobile dirigé par Elon Musk. Selon la plainte, l'intensité de l'incendie a été si forte que le corps de la victime se serait même raccourci de près de 20 centimètres à cause de la chaleur. « Il mesurait 8 pouces de moins qu'avant la combustion. C'est une fracture thermique », a déclaré l'avocat S. Scott West. D'après lui, le Cybertruck de Tesla n'est pas sûr.

Michael Sheehan a été la première personne à périr dans un accident de Cybertruck après que le véhicule a été mis sur le marché en novembre 2023. Cependant, Scott West, qui a travaillé en tant qu'ingénieur en design industriel avant de devenir avocat, a déclaré que Michael Sheehan n'avait pas à mourir. La plainte allègue que le Cybertruck de Tesla, conçu de manière défectueuse, a piégé Michael Sheehan à l'intérieur de la cabine et l'a incinéré vivant.

« Tesla aurait pu choisir d'utiliser des cellules de batterie plus sûres avec une propagation thermique plus lente, qui sont facilement disponibles, ce qui aurait donné aux occupants plus de temps pour sortir après un accident. Cela n'aurait pas eu d'incidence sur l'utilité du véhicule, et d'autres conceptions étaient à la fois économiquement et technologiquement réalisables », peut-on lire dans la plainte déposée par la famille Michael Sheehan.

Le logiciel Full Self-Driving de Tesla fait l'objet d'enquêtes

Les systèmes Autopilot et Full Self-Driving (FSD) de Tesla, longtemps présentés comme les piliers de son avance en matière de conduite autonome, sont aujourd’hui au cœur de nombreuses controverses. Plusieurs accidents, parfois mortels, impliquant des véhicules Tesla en mode Autopilot, ont déclenché des enquêtes fédérales aux États-Unis, notamment par la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) et le département de la Justice (DOJ).

Ces autorités cherchent à déterminer si Tesla a minimisé les limites de ses systèmes et surestimé leurs capacités dans ses communications publiques. Même les terminologies (« Autopilot » et « Full Self-Driving ») sont critiquées. Selon les experts, ces terminologies peuvent induire les conducteurs en erreur, en leur laissant croire que leur Tesla peut réellement se conduire toute seule, alors qu'il ne s'agit que d'un système d'assistance à la conduite.

Fait intéressant, en mars 2025, Tesla a annoncé la suppression de l'appellation Full Self-Driving de son logiciel de conduite autonome en Chine. En abandonnant cette terminologie en Chine, l'entreprise semble vouloir éviter toute confusion et désillusion auprès des consommateurs chinois qui pourraient avoir des attentes irréalistes quant aux capacités réelles de son logiciel. Tesla a déjà été condamné en Corée du Sud pour publicité mensongère.

En parallèle, le logiciel Full Self-Driving de Tesla, vendu à un prix élevé est toujours en phase bêta et l'objet de nombreuses critiques pour son manque de fiabilité. De nombreux propriétaires de Tesla et des analyses indépendantes ont rapporté des comportements incohérents des Tesla en mode Full Self-Driving, comme des freinages fantômes, des hésitations aux intersections, ou des réactions inappropriées dans des environnements urbains complexes.

Ces dysfonctionnements techniques, combinés à la pression réglementaire, sapent la crédibilité de Tesla. À l'international, notamment en Europe, cette insécurité perçue contribue à détourner les consommateurs au profit de constructeurs proposant des systèmes plus transparents et mieux encadrés. Aux États-Unis, la NHTSA a ouvert plus de 40 enquêtes sur les accidents impliquant les systèmes de conduite assistée Autopilot et Full Self-Driving de Tesla.

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