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Tesla propose d'accorder 29 milliards de dollars à Elon Musk afin de « maintenir son énergie centrée sur Tesla »
Tandis que son plan de rémunération de 2018 est bloqué devant les tribunaux

Le , par Stéphane le calme

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Tesla propose d'accorder 29 milliards de dollars à Elon Musk afin de « maintenir son énergie centrée sur Tesla »
tandis qu'elle fait appel d'une décision de justice qui a annulé son accord de rémunération de 56 milliards de dollars

Tesla a officiellement proposé d'accorder à son PDG Elon Musk une attribution d’actions exceptionnelle de 29 milliards de dollars. Un geste audacieux, voire controversé, censé « conserver les énergies d’Elon Musk centrées sur Tesla ». Cette décision intervient alors que l’entreprise traverse une période de forte incertitude : ralentissement de la croissance, pressions concurrentielles accrues, et surtout… une remise en question juridique de l'accord de rémunération trouvé avec Elon Musk en 2018, annulé par la Cour de chancellerie du Delaware en janvier 2024 après qu'un actionnaire a allégué qu'une telle rémunération était excessive. Les actionnaires avaient voté à deux reprises en faveur de cette rémunération élevée, mais la juge a maintenu sa décision de la bloquer. Tesla a fait appel de cette décision devant la Cour suprême du Delaware.

Contexte et controverse

Ce n'est pas la première fois que la rémunération d'Elon Musk fait les gros titres. En 2018, les actionnaires de Tesla avaient approuvé un plan de rémunération record qui aurait pu lui rapporter jusqu'à 55,8 milliards de dollars, sous la forme d'options d'achat d'actions. Cependant, en janvier 2024, une juge du Delaware a annulé cet accord, estimant qu'il n'avait pas été correctement négocié par le conseil d'administration et qu'il était déraisonnable. La juge a également mis en évidence les liens étroits entre les membres du conseil et Musk, ce qui soulevait des doutes sur l'indépendance de leur jugement.

Argumentant sa décision, la juge McCormick a déclaré :

« Avec une valeur maximale de 55,8 milliards de dollars et une juste valeur à la date d'attribution de 2,6 milliards de dollars, le plan est la plus grande opportunité de rémunération potentielle jamais observée sur les marchés publics, et ce de plusieurs ordres de grandeur : 250 fois plus que le plan de rémunération médian contemporain des pairs et plus de 33 fois plus que la comparaison la plus proche du plan, qui était le plan de rémunération précédent de M. Musk ».

En juin 2024, Tesla a organisé un vote lors de son assemblée annuelle, demandant aux actionnaires de « ratifier » le plan de rémunération 2018, et s'est appuyé sur ce résultat pour contester la précédente décision du juge. « Si la Cour devait tolérer la pratique consistant à permettre aux parties défaites de créer de nouveaux faits dans le but de réviser les jugements, les procès deviendraient interminables », a écrit la chancelière Kathaleen McCormick dans son avis où elle a annulé la décision prise par les actionnaires.

Répondant à un internaute sur X, Musk a qualifié la décision de « corruption absolue ».

C'est dans ce contexte que Tesla a proposé et fait approuver ce nouveau plan de rémunération. Bien qu'il soit d'un montant inférieur à celui de 2018, il reste l'un des plus importants jamais accordés à un PDG. La logique derrière cette décision, selon le conseil d'administration, est simple : Musk est une « ressource rare et précieuse » dont la concentration sur Tesla est essentielle à la réussite de l'entreprise. En lui offrant un tel package, l'objectif est de le motiver à rester au volant de Tesla et à ne pas se laisser distraire par ses autres nombreuses entreprises, telles que SpaceX, X (anciennement Twitter) et The Boring Company.


Tesla propose 29 milliards de dollars à Elon Musk

Tesla a approuvé l'attribution de 96 millions d'actions restreintes, d'une valeur d'environ 29 milliards de dollars (l'action de Tesla valant 305,96 dollars au moment de la rédaction), afin « d'inciter » le milliardaire controversé à rester à la tête de l'entreprise pendant une longue bataille juridique concernant sa rémunération initiale. Musk verserait à la société 23,34 dollars par action, soit le même prix d'achat que celui prévu dans son plan de rémunération de 2018. Le plan de 2018 portait sur 303,96 millions d'actions, d'une valeur actuelle de plus de 93 milliards de dollars.

La société demande à ses actionnaires d'approuver cette nouvelle prime, arguant que Tesla est sur le point de devenir un leader dans le domaine de l'IA et de la robotique, ce qui nécessite la main ferme de Musk à la barre. Il est certain que la position de Tesla est plus fragile que jamais. Le soutien de Musk au président Donald Trump et son travail au sein du département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) visant à licencier des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux et à annuler des programmes d'aide humanitaire ont donné lieu à un mouvement de protestation national et à une forte baisse des ventes. L'action Tesla a perdu plus de 20 % de sa valeur depuis le début de l'année.

« Il est plus important que jamais de retenir Elon... Il est impératif de retenir et de motiver nos talents exceptionnels, à commencer par Elon », ont écrit Robyn Denholm, présidente du conseil d'administration de Tesla, et Kathleen Wilson-Thompson, membre du conseil d'administration, dans une lettre adressée aux actionnaires.

La lettre souligne que Musk a plusieurs autres entreprises à diriger.

« Bien que nous reconnaissions que les activités commerciales, les intérêts et les autres exigences potentielles d'Elon en termes de temps et d'attention sont vastes et variés, notamment ses rôles de direction chez xAI, SpaceX, Neuralink, X Corp. et The Boring Company, ainsi que ses autres intérêts, nous sommes convaincus que cette récompense incitera Elon à rester chez Tesla et à concentrer ses capacités de leadership inégalées sur la création de valeur ajoutée pour les actionnaires de Tesla et sur le recrutement et la fidélisation des talents chez Tesla. Pour être clair, perdre Elon signifierait non seulement la perte de ses talents, mais aussi la perte d'un leader qui attire et fidélise les talents chez Tesla », indique la lettre.

La décision provisoire a été annoncée dans un document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission.

Tesla et Musk continuent de se battre pour un plan de rémunération plus généreux

Le plan de rémunération 2018 a été annulé par la Cour de chancellerie du Delaware dans une décision rendue en janvier 2024 à la suite d'un recours intenté par des actionnaires. Dans sa décision, la juge Kathaleen McCormick a déclaré que le conseil d'administration de Tesla n'avait jamais demandé si ce plan était nécessaire pour que Tesla conserve Musk, et que « cinq des six administrateurs qui ont voté sur l'octroi étaient redevables à Musk ou avaient des conflits d'intérêts compromettants ».

Tesla a organisé un vote des actionnaires en juin 2024 afin de réapprouver le plan de rémunération, mais McCormick l'a de nouveau rejeté en décembre 2024. Dans la lettre adressée aux actionnaires, Tesla indique que « les efforts juridiques se poursuivent devant les tribunaux du Delaware afin de rétablir la prime de performance du PDG pour 2018 ». La lettre précise qu'il n'y a « aucun calendrier précis pour la résolution » de l'affaire judiciaire, Tesla attendant qu'une audience soit fixée à la Cour suprême du Delaware.

« Comme nous vous l'avons dit l'année dernière, la prime de performance du PDG pour 2018 a entraîné une charge de rémunération en actions de 2,3 milliards de dollars pour Tesla, mais a permis d'augmenter la capitalisation boursière de 735 milliards de dollars », indique la lettre. « Malgré ces rendements extraordinaires, cette prime reste dans une impasse juridique, malgré deux votes distincts des actionnaires qui l'ont soutenue à une large majorité. »

Tesla a déclaré qu'elle attribuait les 96 millions d'actions dans le cadre du plan d'intéressement en actions 2019 de la société. Cela signifie que Tesla évite un nouveau vote des actionnaires, car ceux-ci ont déjà approuvé le plan 2019, a écrit Ann Lipton, professeure à la faculté de droit de l'université du Colorado. Lipton a écrit que « personne ne pensait à l'époque que le plan 2019 s'appliquerait à Musk ». Elle a souligné une déclaration faite par Tesla en 2019 lorsqu'elle a proposé le plan d'intéressement en actions : « Le conseil d'administration prévoit que le prix de performance du PDG 2018 constituera la seule forme de rémunération de Musk jusqu'à ce qu'il soit attribué, arrive à expiration ou soit résilié », avait déclaré Tesla à l'époque.

Tesla enregistre la plus forte baisse de son chiffre d'affaires trimestriel depuis plus de dix ans

Ces résultats du deuxième trimestre 2025 font suite à une période difficile pour Tesla, qui a enregistré une baisse de 71 % de son bénéfice net au premier trimestre, soit deux fois moins que les estimations

Cette baisse s'inscrit dans un contexte de détérioration des performances de Tesla sur l'ensemble de ses marchés mondiaux. En Europe, les ventes de Tesla ont de nouveau chuté en avril 2025, après un premier trimestre désastreux. Les pertes ont été considérables : - 81 % en Suède et - 59 % en France. Cette tendance révèle une perte de confiance systémique où l'image toxique d'Elon Musk et l'absence de renouveau produit sapent durablement l'image de la marque.


La liste des ratés des robotaxis Tesla ne cesse de s'allonger

Après des années de promesses ambitieuses, Tesla a finalement déployé une flotte limitée de Model Y équipés de sa technologie de conduite autonome intégrale (FSD) à Austin. Ce programme pilote, payant et accessible sur invitation, vise à tester la capacité des véhicules à naviguer de manière autonome dans un environnement urbain. Elon Musk, PDG de Tesla, a salué ce déploiement comme une « culmination de dix ans de travail acharné », soulignant le développement interne des équipes logicielles et de conception de puces.

L’événement a été présenté comme une démonstration éclatante des capacités de l’intelligence artificielle embarquée dans les voitures Tesla. Les robotaxis, déployés dans certaines zones d’Austin, circulent sans chauffeur humain, entièrement pilotés par le système Full Self-Driving (FSD). La promesse est alléchante : réduire les accidents, fluidifier le trafic et révolutionner la mobilité urbaine.

L’expérimentation des robotaxis Tesla ne devait concerner qu’un nombre réduit de véhicules, sur un périmètre contrôlé. Pourtant, ces conditions supposément sécurisées n’ont pas empêché une cascade de dysfonctionnements :
  • Le passager appuie sur « pull over », le robotaxi s'arrête au milieu d'une intersection, le passager descend pendant que le Robotaxi bloque l'intersection pendant quelques instants.


    Rendez-vous à 37:57
  • Le passager appuie sur « pull over » et la voiture s'arrête au milieu de la route. Le moniteur de sécurité doit appeler le service d'assistance aux passagers pour faire repartir la voiture.


    Rendez-vous à 9:07
  • Conduite à contresens dans une rue à sens unique : plusieurs vidéos virales montrent un robotaxi Tesla s'engager à contresens dans une rue texane, mettant en danger les autres usagers.
  • Franchissement illégal de lignes continues et confusion dans les carrefours : d’autres incidents rapportent des trajectoires erratiques à l’approche d’intersections, parfois avec franchissement de la ligne jaune et positionnement dans la mauvaise voie.
  • Excès de vitesse dans des zones limitées : des utilisateurs ont filmé des robotaxis roulant bien au-dessus de la limite autorisée, ce qui pose la question du calibrage des algorithmes en contexte urbain réel.
  • Freinages fantômes : hérités du mode Full Self-Driving classique, le véhicule s'arrête soudainement sans raison apparente. Le système de perception de Tesla, basé uniquement sur une caméra, a longtemps eu des problèmes avec le freinage fantôme, semblant mal interpréter les ombres, le marquage de la route ou d'autres facteurs environnementaux, ce qui déclenche le freinage d'urgence automatique du véhicule sans obstacle visible, ce qui pourrait provoquer des collisions en chaîne.

    Ici par exemple, le robotaxi coupe la route à une autre voiture et freine pour éviter l'ombre d'un arbre.


    Rendez-vous à 19:32

    Ici, le robotaxi freine inopinément, faisant tomber le téléphone du passager


    Rendez-vous à 10:19

    Ici, le robotaxi freine inopinément, peut-être à cause de la présence de la police à proximité.



Source : lettre de Tesla aux investisseurs

Et vous ?

Peut-on justifier une rémunération de 29 milliards de dollars pour un seul individu, même en cas de réussite exceptionnelle ?

Les actionnaires devraient-ils exiger des objectifs de performance concrets en échange de telles rémunérations ?

Est-ce que ce type de package financier ne crée pas un dangereux précédent dans le monde des affaires ?
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