
Le rapport final du National Transportation Safety Board (NTSB) américain a apporté un nouvel éclairage sur l'implosion catastrophique du submersible OceanGate Titan en 2023. Alors qu'une carte mémoire SanDisk intacte a été étonnamment récupérée dans l'épave, les systèmes informatiques centraux du submersible ont subi un sort bien plus grave, se transformant en une masse dense et déformée de métal et de composants électroniques, les enquêteurs ayant également constaté des signes de dommages thermiques.
La tragédie du Titan, le submersible qui a implosé lors d'une expédition vers l'épave du Titanic, continue de dévoiler des détails glaçants, dressant un portrait accablant d'un « environnement de travail toxique » menant à des négligences impensables. L'utilisation d'une simple manette de jeu (une manette de jeu sans fil Logitech F710 datant de 2010 et qui coûtait 30 $ sur les sites de vente en ligne) pour piloter un engin de cette complexité n'était que la pointe de l'iceberg d'une série de manquements et d'une culture d'entreprise dangereuse, selon les révélations d'août 2025.
L'enquête met en lumière des aspects proprement ahurissants, confirmant que le Titan lui-même était « sans papiers, non immatriculé, non certifié [et] non classé ». Cette absence totale de documentation et de certification soulève des questions fondamentales sur la sécurité et la supervision d'un tel projet. Comment un submersible destiné à explorer les profondeurs océaniques a-t-il pu échapper à tout contrôle réglementaire ?
Le rapport final du National Transportation Safety Board (NTSB) américain a apporté un nouvel éclairage sur l'implosion catastrophique du submersible OceanGate Titan en 2023. Alors qu'une carte mémoire SanDisk intacte a été étonnamment récupérée dans l'épave, les systèmes informatiques centraux du submersible ont subi un sort bien plus grave, se transformant en une masse dense et déformée de métal et de composants électroniques, les enquêteurs ayant également constaté des signes de dommages thermiques.
Selon le dossier n° 60 du rapport complet du NTSB, les équipements informatiques essentiels du Titan, notamment ses trois PC sans ventilateur de la série Nuvo-5000LP, étaient presque entièrement méconnaissables. Ces systèmes, qui servaient autrefois à enregistrer les performances du navire, à surveiller la coque acoustique et à fournir d'autres informations diagnostiques critiques, ont été compressés en ce que le rapport décrit comme une « grande masse électronique et métallique ».
Les images figurant dans le rapport d'incident illustrent un « assemblage de métal compressé, de plastique compressé, de composants électroniques compressés et d'autres matériaux compressés ». Les restes du revêtement métallique rouge et des ailettes de refroidissement, caractéristiques du châssis des PC Nuvo sans ventilateur, étaient à peine discernables dans l'épave. Cette masse de 45 kg représente ce qui était autrefois trois ordinateurs de mission sophistiqués, pulvérisés par les pressions immenses de l'implosion en eaux profondes. Un morceau d'électronique plus petit et similairement compressé a également été examiné, mais les enquêteurs ont confirmé qu'« aucun reste humain n'était visible à l'extérieur de la masse ».
Face à la compression extrême et à l'enchevêtrement de ces restes électroniques, les enquêteurs ont d'abord eu recours à la tomodensitométrie (CT). L'objectif était d'obtenir une image des composants de mémoire compressés et de déterminer comment les extraire à l'aide d'outils destructifs. Cela était essentiel pour trouver un « espace viable » où un circuit imprimé SSD pourrait être intact et fournir des données.
Cependant, le scanner CT de 320 kilovolts (kV) d'un laboratoire tiers s'est avéré insuffisant, incapable de pénétrer suffisamment profondément pour identifier de tels espaces vides ou dispositifs de mémoire. Les enquêteurs ont délibérément évité d'utiliser des scanners CT plus puissants, craignant que l'énergie accrue n'endommage par inadvertance les données stockées sur les puces de mémoire non volatile (NVM) survivantes.
Finalement, la grande masse électronique a été transférée au Laboratoire de recherche sur les incendies (FRL) du Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF). Les spécialistes de l'ATF ont pu extraire deux circuits imprimés, qui proviendraient d'une paire de disques SSD de 2,5 pouces.
Malgré ces efforts, toutes les tentatives de récupération des données ont échoué. Les circuits imprimés récupérés présentaient de graves déformations sur trois axes, et trois puces BGA NVM manquaient sur chaque carte. De plus, les puces de mémoire flash restantes présentaient des signes évidents de fissures et de déformation, correspondant aux forces écrasantes de l'implosion. Des investigations similaires sur la masse électronique plus petite, ainsi que sur les composants de stockage collectés dans d'autres boîtes, n'ont également permis de récupérer aucune donnée, soulignant la destruction totale des enregistrements numériques du Titan.
Pour rappeller les faits, le submersible touristique Titan qui a tragiquement implosé lors d'une plongée vers l'épave du Titanic était piloté à l'aide d'une manette de jeu Logitech à 30 dollars. L'incident a coûté la vie aux cinq personnes à son bord, dont le PDG d'OceanGate Stockton Rush, et l'explorateur français des grands fonds Paul-Henri Louis Emile Nargeolet. En août 2024, un procès intenté par la succession de Nargeolet contre l'opérateur du submersible, OceanGate, suggère que l'utilisation d'une manette de jeu bon marché pour la navigation est l'un des facteurs critiques qui ont contribué au drame. Elle réclame 50 millions de dollars de dommages et intérêts.
Source : Rapport complet du NTSB
Et vous ?


Voir aussi :



Vous avez lu gratuitement 16 135 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.