Tesla a déployé des robotaxis Model Y entièrement autonomes à Austin, au Texas, qui fonctionnent sans passagers humains grâce à son logiciel Full Self-Driving. Cela fait progresser les ambitions de l'entreprise en matière de robotaxis, malgré la surveillance réglementaire, les préoccupations en matière de sécurité et la concurrence de Waymo. Cette initiative permet de tester l'évolutivité dans des conditions réelles, alliant innovation et incertitude. Depuis sa création, Tesla a bâti son image comme le constructeur qui a révolutionné la voiture électrique. Pourtant, Elon Musk semble désormais vouloir tourner la page de l’automobile traditionnelle. Derrière les discours sur « l’avenir de la mobilité », le nouveau plan directeur de Tesla laisse transparaître une stratégie plus radicale : réduire, voire abandonner la fabrication de voitures grand public pour se concentrer sur un réseau de robotaxis autonomes.
Cette bascule n’est pas anodine. Elle signifie que Tesla ne veut plus être jugée comme une marque d’automobiles, mais comme une entreprise de technologie opérant une flotte mondiale de véhicules autonomes, sur le modèle d’Uber ou Lyft, mais sans chauffeurs. Cependant, entre promesses non tenues, enquêtes sur l’Autopilot, rappels massifs et critiques sociales, Tesla traîne un lourd passif. Peut-elle vraiment se réinventer en leader du transport du futur ou risque-t-elle de s’effondrer sous ses propres contradictions ?
Dans le centre technologique animé d'Austin, au Texas, Tesla a discrètement intensifié ses ambitions en matière de véhicules autonomes, en déployant des véhicules Model Y qui circulent dans les rues de la ville sans conducteur humain au volant, ni même à l'intérieur de la voiture. Cette évolution, confirmée par des observations et des déclarations du PDG Elon Musk, marque un moment charnière dans la transition promise de longue date par l'entreprise vers un transport entièrement sans conducteur. À la mi-décembre 2025, des vidéos et des témoignages oculaires montrent ces robotaxis vides circulant sur les routes publiques, une étape qui rapproche Tesla de la commercialisation de son service Robotaxi, sous le regard attentif des régulateurs, des concurrents et des défenseurs de la sécurité.
Ce déploiement s'appuie sur des mois de tests supervisés qui ont débuté plus tôt dans l'année. Tesla a initialement lancé son programme Robotaxi à Austin avec des moniteurs de sécurité à bord, permettant à certains utilisateurs de commander des courses via l'application de l'entreprise. Mais les dernières informations indiquent une progression rapide : Musk a annoncé sur les réseaux sociaux que les opérations non supervisées commenceraient dans quelques semaines, un délai qui semble avoir été respecté. Selon certaines informations, les véhicules fonctionnent désormais de manière autonome, en s'appuyant uniquement sur le logiciel Full Self-Driving (FSD) de Tesla, qui traite les données provenant des caméras, des capteurs et des réseaux neuronaux pour prendre des décisions en temps réel.
Il ne s'agit pas seulement d'une prouesse technique, mais d'un pari stratégique dans un domaine concurrentiel dominé par des acteurs tels que Waymo, propriété d'Alphabet, sociétémère de Google. L'approche de Tesla diffère en ce qu'elle exploite sa flotte existante de véhicules grand public plutôt que des capsules spécialement conçues, ce qui pourrait permettre une mise à l'échelle plus rapide. Cependant, alors que les voitures circulent à vide, des questions se posent quant à la fiabilité, aux obstacles réglementaires et à la confiance du public dans une technologie que Musk vante depuis près d'une décennie.
Accélération vers l'autonomie
Les observateurs du secteur notent que la décision de Tesla s'inscrit dans la lignée des calendriers agressifs de Musk. Dans un récent message publié sur X, anciennement Twitter, Musk a affirmé que la phase sans supervision était « pratiquement résolue » et que la validation était en cours. Cela fait écho à ses prédictions antérieures, telles que sa déclaration de décembre 2025 prévoyant l'arrivée de robotaxis sans conducteur à Austin d'ici la fin de l'année. Des rapports ont révélé que la suppression des moniteurs de sécurité fait suite à six mois de tests, positionnant Tesla pour concurrencer les services établis de Waymo dans des villes comme San Francisco et Phoenix.
La base technique de cette initiative est la version FSD de Tesla, qui a fait l'objet d'améliorations itératives. Les données provenant de millions de kilomètres parcourus par les propriétaires de Tesla alimentent des modèles d'apprentissage automatique, affinant la capacité du système à gérer des scénarios urbains complexes. À Austin, les robotaxis ont été aperçus en train de circuler dans le trafic, de respecter les feux de signalisation et d'éviter les obstacles sans intervention, comme le montrent des vidéos partagées sur les réseaux sociaux. Cependant, les sceptiques soulignent des incidents passés où le FSD a nécessité des interventions humaines, soulevant des inquiétudes quant aux cas limites dans un environnement dynamique comme celui d'Austin, qui combine autoroutes, congestion du centre-ville et zones très fréquentées par les piétons.
Pour les initiés du secteur, l'indicateur clé est le taux de désengagement, c'est-à-dire la fréquence des interventions humaines par kilomètre. Les utilisateurs et les analystes, y compris ceux qui suivent les progrès de Tesla, suggèrent que si les trajets supervisés à Austin ont atteint en moyenne des milliers de kilomètres entre les interventions, la phase entièrement sans conducteur introduit de nouveaux risques. Tesla n'a pas publié de données détaillées sur la sécurité de ces tests non supervisés, mais les mises à jour de Musk laissent entendre qu'il a confiance dans la maturité du logiciel.
Contrôle réglementaire et sécurité
Alors que Tesla repousse les limites, les autorités réglementaires fédérales et étatiques surveillent de près ses activités. La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a déjà enquêté sur les systèmes autonomes de Tesla, en particulier après des accidents impliquant le FSD. À Austin, où les lois du Texas sont relativement permissives en matière d'essais autonomes, Tesla opère dans un cadre qui n'exige pas de permis spécial pour les véhicules inoccupés, contrairement aux règles plus strictes de la Californie. Cet environnement réglementaire a permis à Tesla d'accélérer le déploiement, mais il amplifie également les appels à la transparence.
Les détracteurs, notamment les défenseurs de la sécurité, soulignent les défauts potentiels. Les premiers trajets en robotaxi à Austin montrent des problèmes tels que la conduite sur la mauvaise voie et les freinages fantômes, c'est-à-dire des arrêts soudains sans raison. Un rapport a montré une liste croissante d'incidents qui met en lumière les défis considérables que l'entreprise d'Elon Musk doit encore surmonter. À peine lancée, les robotaxis Tesla accumulent les faux pas techniques : Freinages soudains, erreurs de trajectoire, confusion dans les intersections… La liste des incidents s’allonge, et elle inquiète. Ces anecdotes, bien qu'elles ne soient pas exhaustives, soulignent les défis liés à la mise à l'échelle de l'autonomie dans des conditions réelles.
De plus, l'absence de conducteurs de sécurité transfère la responsabilité directement à Tesla. En cas d'incident, les questions relatives à l'assurance, à l'attribution de la responsabilité et aux protocoles d'urgence deviennent primordiales. Les experts du secteur comparent cette approche à celle de Waymo, qui a maintenu une surveillance humaine plus longtemps avant de passer à la conduite entièrement autonome. La stratégie de Tesla, en revanche, mise sur la validation basée sur les données pour devancer ses concurrents, mais elle invite à une surveillance accrue de la part d'organismes tels que la NHTSA, qui n'a pas encore commenté spécifiquement les essais d'Austin.
Pressions concurrentielles et implications pour le marché
L'expérience de Tesla à Austin n'est pas isolée ; elle s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus large visant à dominer le secteur des services de transport à la demande, dont la valeur devrait atteindre des milliers de milliards à mesure que l'autonomie se développe. Musk envisage un réseau dans lequel les propriétaires de Tesla prêteraient leurs voitures à une flotte partagée, générant des revenus grâce à des trajets commandés via une application. À Austin, la zone de service s'est considérablement étendue depuis le lancement, couvrant une superficie plus importante que les zones géolocalisées initiales, comme l'indiquent les mises à jour de Drive Tesla.
L'opinion publique est mitigée. Les enthousiastes célèbrent des étapes importantes telles que les premières observations de Model Y vides, y voyant la preuve de l'avance de Tesla dans le domaine de la mobilité basée sur l'IA. Les détracteurs, notamment les analystes financiers, affirment qu'il s'agit plus d'un effet de mode que d'une réelle avancée, qualifiant le lancement de « gonflement artificiel du cours de l'action » dans un contexte de fluctuation du cours de l'action Tesla. En effet, la capitalisation boursière de Tesla a fluctué en fonction des nouvelles concernant l'autonomie, les investisseurs pariant sur Robotaxi comme moteur de croissance au-delà des ventes de véhicules électriques.
Sur le plan économique, le succès à Austin pourrait avoir des répercussions. Les entreprises locales pourraient bénéficier d'un transport efficace, mais les chauffeurs de taxi et les opérateurs de covoiturage risquent d'être perturbés. Le modèle de Tesla, qui met l'accent sur les mises à jour en direct, permet une itération rapide, contrairement aux cycles matériels plus lents des constructeurs automobiles traditionnels. Le plus difficile commence maintenant : prouver l'évolutivité sans compromettre la sécurité.
Fondements technologiques et défis
Au cœur du robotaxi de Tesla se trouve son système basé uniquement sur la vision, qui évite le lidar au profit de caméras économiques. Ce choix, controversé parmi les ingénieurs, s'appuie sur des réseaux neuronaux avancés entraînés sur de vastes ensembles de données. Lors des essais à Austin, les véhicules ont démontré des capacités telles que des changements de voie précis et une bonne gestion des intersections, mais les utilisateurs signalent des incohérences dans la disponibilité du service, la densité de la flotte diminuant à mesure que la zone s'étend.
La mise à l'échelle présente des obstacles logistiques. Tesla vise à mettre en place des opérations non supervisées dans de vastes zones de la ville d'ici la fin de l'année, selon le calendrier de Musk, mais le maintien de la fiabilité dans des conditions météorologiques variées ou dans des zones de construction reste à prouver. Un rapport a décrit les premières expériences des utilisateurs comme prometteuses mais sceptiques, soulignant que le plaisir d'un trajet sans conducteur était tempéré par des hésitations occasionnelles.
De plus, des considérations éthiques se posent : comment le système hiérarchise-t-il les décisions en cas de collision potentielle ? Le processus de développement opaque de Tesla alimente les débats, avec des appels à des...
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