Le piéton, qui a été hospitalisée suite à l'accident, a depuis été libérée, et un accord a été conclu plus tôt cette année pour compenser les préjudices subis. Cet événement a eu des répercussions importantes pour Cruise, entraînant la suspension de sa licence en Californie et la mise à l'arrêt de sa flotte américaine. Suite à cela, le PDG de l'époque a démissionné, des cadres ont été licenciés, et une partie du personnel a été réduit. Cependant, Cruise se prépare désormais à reprendre les tests de ses véhicules autonomes, en commençant par des chauffeurs de sécurité à Phoenix, marquant ainsi un effort de redémarrage de ses services.
Kyle Vogt, PDG de Cruise a adopté une stratégie audacieuse pour positionner Cruise en tant que leader sur le marché des voitures sans conducteur, rivalisant ainsi avec Waymo, la filiale de Google. Vogt a évoqué émotionnellement un accident impliquant une voiture de Cruise qui a heurté une petite fille de 4 ans dans sa poussette à un croisement de San Francisco, soulignant ainsi l'importance des voitures autonomes pour améliorer la sécurité routière. Selon Vogt, ces véhicules sont moins susceptibles d'être distraits, somnolents ou ivres, et leur programmation axée sur la sécurité pourrait considérablement réduire le nombre d'accidents mortels liés à l'automobile.
Cependant, aujourd'hui, l'entreprise de Vogt est confrontée à des défis de sécurité internes, ainsi qu'à des critiques de la part des régulateurs et des employés, remettant en question sa gestion et la viabilité de l'entreprise. Bien que les voitures autonomes de Cruise aient recours à l'assistance à distance dans des environnements urbains complexes, ce pourcentage est déjà relativement faible, et réduire davantage son utilisation pourrait ne pas être une priorité, surtout compte tenu de la nécessité parfois d'un contrôle humain dans certaines situations.
En juin 2022, Cruise a reçu l'autorisation de déployer ses véhicules autonomes à San Francisco, mais avec des conditions strictes. Limitée à une zone géographique spécifique de la ville et à des heures de fonctionnement restreintes de 22 heures à 6 heures du matin, cette approbation visait à éviter les embouteillages, à la suite d'incidents où les véhicules de Cruise avaient perturbé la circulation de manière significative, nécessitant une intervention humaine.
En début d'année suivante, Cruise a souhaité lever ces restrictions, demandant la permission de déployer 100 véhicules dans toute la ville, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et de développer son service à sa discrétion. Cependant, des problèmes persistaient, notamment des véhicules circulant sans phares, des incidents impliquant des véhicules d'urgence, et même des cas où des véhicules de Cruise ont entravé des opérations de secours, entraînant la mort d'une personne.
Les enquêtes du ministère des Transports sur les incidents de véhicules autonomes
Des enquêtes ont été lancées par le ministère des Transports suite à des incidents préoccupants, dont une collision impliquant un robotaxi de Cruise et un véhicule d'urgence. Le département des pompiers de San Francisco a également signalé des obstacles causés par les véhicules autonomes de Cruise lors d'opérations de secours, entraînant des conséquences tragiques. Ces événements ont soulevé des questions sur la sécurité des véhicules autonomes, notamment si une présence humaine aurait pu éviter certains accidents. Ces préoccupations sont au cœur des débats, avec des experts en intelligence artificielle soulignant l'importance d'une surveillance humaine dans ces situations critiques.
En octobre 2023, Cruise, la division de General Motors spécialisée dans les véhicules autonomes, a annoncé la suspension de toutes ses opérations de voitures sans conducteur aux États-Unis. Cette décision a été prise après que l'autorité de régulation automobile de Californie a interdit à Cruise de tester et de déployer ses véhicules dans l'État, citant des préoccupations majeures pour la sécurité publique.
Cette décision est survenue à la suite d'une série d'accidents impliquant des véhicules de Cruise, dont le plus grave s'est produit début octobre à San Francisco. Dans cet incident, une femme a été heurtée et traînée par un robotaxi de Cruise, soulevant des interrogations sur la possibilité d'éviter de tels accidents si un conducteur humain avait été présent.
Auparavant, en juin 2022, Cruise avait obtenu l'autorisation de déployer ses véhicules à San Francisco, mais sous des conditions strictes, incluant des restrictions de zone et d'horaires. En début d'année suivante, Cruise avait demandé la levée de ces restrictions, souhaitant étendre ses opérations sans contraintes. Cependant, des problèmes persistants, comme des incidents impliquant des véhicules sans phares et des obstacles aux opérations de secours, ont entraîné des enquêtes et des demandes de retrait de véhicules de la circulation.
En novembre 2023, Cruise a rappelé 950 voitures autonomes après qu'un piéton a été traîné dans un accident. Ce rappel fait suite à un avis de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) indiquant que le logiciel Cruise Automated Driving Systems (ADS) pourrait réagir de manière inappropriée après une collision.
En parallèle, Cruise a licencié neuf membres clés de son personnel, dont le chef de l'exploitation, Gil West, suite à l'incident du 2 octobre à San Francisco. Ce remaniement a été déclenché après plusieurs semaines d'instabilité au sein de l'équipe de robotaxis, qui a retiré ses véhicules des essais pour mener une enquête approfondie sur la sécurité. La société s'engage à restaurer la confiance en appliquant des normes strictes de sécurité et d'intégrité.
Gestion de crise et nouveaux départs dans le monde des véhicules autonomes pour Cruise
Cruise a fait une tentative pour envoyer une vidéo de 45 secondes aux régulateurs, montrant un incident où l'une de ses voitures autonomes a traîné un piéton sur 6 mètres, mais a été entravée par des « problèmes de connectivité internet », selon un rapport établi par un cabinet d'avocats chargé d'enquêter sur l'incident. L'incident s'est déroulé le 2 octobre 2023, lorsqu'un piéton a été heurté par un autre véhicule qui a pris la fuite, le projetant sur la trajectoire de la voiture autonome de Cruise. Cette dernière a ensuite traîné le piéton sur environ 6 mètres avant de s'arrêter. Heureusement, le piéton n'a subi que des blessures mineures et a été transporté à l'hôpital.
Le cabinet d'avocats Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan, mandaté par Cruise pour enquêter sur l'incident, a conclu que l'entreprise n'avait pas tenté de dissimuler la vidéo de l'incident, mais avait rencontré des difficultés techniques pour la partager avec les autorités compétentes. Selon le rapport, Cruise a initialement envoyé une vidéo de 15 secondes aux régulateurs, ne montrant pas l'impact initial entre le piéton et le véhicule fuyant, mais seulement le moment où la voiture de Cruise a heurté le piéton. Par la suite, Cruise a tenté d'envoyer une vidéo plus longue de 90 secondes, montrant l'intégralité de l'incident, mais a été confronté à des problèmes de connectivité internet qui ont retardé l'envoi. Finalement, la vidéo complète a été envoyée aux régulateurs le lendemain de l'incident.
Le rapport indique que Cruise a coopéré pleinement avec les enquêteurs et qu'il n'y a aucune preuve que l'entreprise ait violé les règles de sécurité ou les lois applicables. Cependant, il recommande à Cruise d'améliorer sa communication avec les régulateurs et de résoudre ses problèmes de connectivité internet. Cruise a également révélé pour la première fois que l'incident faisait l'objet d'une enquête du ministère de la Justice et de la Securities and Exchange Commission.
Les véhicules autonomes de Cruise reprennent la route pour la première fois depuis qu'un de ses véhicules sans conducteur a traîné un piéton sur plusieurs mètres à San Francisco. L'entreprise va déployer des véhicules avec des conducteurs de sécurité au volant sur les routes de Phoenix, en Arizona. Cette décision, qui survient peu de temps après l'interdiction des voitures autonomes en Colombie-Britannique, relance les débats sur la viabilité des projets de véhicules entièrement autonomes.
Le mois dernier, Cruise avait déjà annoncé la reprise des essais avec des voitures autonomes, axés sur la cartographie et la collecte d'informations routières. Cette initiative vise à démontrer aux autorités locales que l'entreprise prend les mesures nécessaires pour s'excuser de l'incident impliquant le piéton, en adoptant une approche prudente et en mettant l'accent sur la sécurité et la confiance.
Dans un communiqué, Cruise a déclaré : « Au cours des dernières semaines, nous avons cartographié et collecté des informations routières à Phoenix. Nous allons maintenant valider les performances de bout en bout de notre véhicule autonome (VA) par rapport à nos normes strictes en matière de sécurité et de performances. Pendant cette phase, les véhicules Cruise seront en mode autonome avec un conducteur de sécurité à bord pour surveiller et intervenir si nécessaire. »
La conduite autonome supervisée est une étape cruciale de validation avant le déploiement de véhicules sans conducteur. Elle s'appuie sur des simulations approfondies, des essais en circuit fermé et une expérience accumulée sur plus de 5 millions de kilomètres parcourus sans conducteur par la flotte de Cruise. Les conducteurs de sécurité joueront un rôle essentiel dans l'évaluation des performances de l'VA et dans l'amélioration continue de la technologie. La conduite autonome supervisée débutera à Phoenix et s'étendra progressivement à d'autres villes, telles que Scottsdale, Paradise Valley, Tempe, Mesa, Gilbert et Chandler, en fonction de critères de sécurité prédéterminés.
Cruise insiste sur le fait que la sécurité est sa priorité absolue et qu'elle guide toutes ses actions. De la préparation complète des véhicules avant leur sortie du garage à la surveillance constante du conducteur et à la capacité du véhicule à circuler sur la route, l'entreprise met en place des procédures de sécurité rigoureuses pour garantir la sécurité des opérations autonomes supervisées sur les routes publiques.
L'accord financier conclu entre Cruise et la piétonne blessée suite à l'incident avec un de ses véhicules autonomes à San Francisco soulève des questions importantes sur la responsabilité et la sécurité dans le domaine émergent des voitures autonomes. Bien que l'accord financier puisse offrir une compensation à la victime, il ne compense pas entièrement les traumatismes subis ni ne résout les préoccupations plus larges concernant la sécurité de ces véhicules.
Cet incident a eu des conséquences significatives pour Cruise, notamment la suspension de sa licence en Californie et la mise à l'arrêt de sa flotte américaine. La démission du PDG et les licenciements de cadres témoignent de la gravité de la situation et soulignent la nécessité pour l'entreprise de prendre des mesures pour restaurer la confiance du public et des régulateurs.
Le fait que Cruise se prépare à reprendre les tests de ses véhicules autonomes avec des chauffeurs de sécurité à Phoenix est un signe que l'entreprise cherche à rétablir sa réputation et à relancer ses activités. Cependant, cela soulève également des questions sur la maturité de la technologie et la capacité de Cruise à assurer la sécurité de ses véhicules sans conducteur. Il est impératif que Cruise et d'autres entreprises du secteur des voitures autonomes prennent des mesures significatives pour garantir la sécurité des piétons et des autres usagers de la route. Cela nécessite une approche proactive en matière de développement technologique, des normes de sécurité rigoureuses et une transparence accrue dans la communication avec le public et les régulateurs.
Bien que l'accord financier conclu entre Cruise et la piétonne blessée puisse marquer une étape vers la résolution de cet incident spécifique, il met en lumière les défis persistants auxquels est confrontée l'industrie des véhicules autonomes en matière de sécurité et de responsabilité. Il est crucial que les entreprises du secteur prennent des mesures sérieuses pour aborder ces défis et garantir la sécurité de tous sur la route.
Source : Fortune
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