
La police de San Bruno, en Californie, a arrêté un robotaxi autonome Waymo pour un demi-tour illégal, avant de se rendre compte qu'il n'y avait personne à verbaliser. Cet incident, relayé par le département de police dans des publications devenues virales sur les réseaux sociaux, a mis en évidence une lacune réglementaire : les agents ne peuvent pas verbaliser les véhicules autonomes pour des infractions au code de la route. Waymo a déclaré qu'il examinerait le cas, tandis que les autorités de l'État élaborent de nouvelles règles pour ce type de situation.
Waymo LLC, anciennement connu sous le nom de Google Self-Driving Car Project, est une entreprise américaine spécialisée dans les technologies de conduite autonome dont le siège social est situé à Mountain View, en Californie. Il s'agit d'une filiale d'Alphabet Inc., la société mère de Google. Waymo exploite des services commerciaux de robotaxis accessibles au public à Phoenix, San Francisco, Los Angeles, Atlanta et Austin. En avril 2025, l'entreprise proposait plus de 250 000 trajets payants par semaine, soit un total de plus de 1,5 million de kilomètres par mois.
Cet incident impliquant un véhicule autonome de Waymo rappelle d'autres défaillances déjà largement médiatisées. En janvier dernier, un passager a notamment été pris au piège par robotaxi Waymo alors qu'il se rendait à l'aéroport, le véhicule autonome ayant tourné en boucle autour du parking au lieu de se diriger vers le terminal. La vidéo, visionnée des millions de fois, mettait déjà en lumière les difficultés persistantes des robotaxis à gérer certaines situations imprévues, malgré leur maturité technologique croissante.
Plus récemment, la police du nord de la Californie a été naturellement perplexe lorsqu'elle a arrêté un taxi Waymo après qu'il ait effectué un demi-tour illégal, pour finalement constater qu'il n'y avait aucun conducteur au volant et donc personne à verbaliser.
Le département de police de San Bruno a écrit dans des publications désormais virales sur les réseaux sociaux que des agents menaient une opération de contrôle d'alcoolémie tôt le samedi 27 septembre 2025 matin lorsqu'un véhicule autonome Waymo a effectué un demi-tour illégal devant eux.
Les agents ont arrêté le véhicule, mais ont refusé de dresser un procès-verbal, car leur « carnet de contraventions ne comporte pas de case pour les robots ».
« C'est vrai... pas de conducteur, pas de mains, pas d'indice », pouvait-on lire dans le message, accompagné de photos d'un agent regardant à l'intérieur de la voiture.
Les agents ont contacté Waymo pour signaler ce qu'ils ont qualifié de « dysfonctionnement » et, dans le message, ils ont déclaré espérer que la reprogrammation dissuaderait davantage les manœuvres illégales.
La publication Facebook du département a généré plus de 500 commentaires, beaucoup de personnes s'indignant que la police n'ait pas verbalisé l'entreprise. Les gens voulaient également savoir comment la police avait réussi à faire s'arrêter la voiture.
Mais le sergent Scott Smithmatungol, de San Bruno, a déclaré qu'ils ne pouvaient verbaliser qu'un conducteur ou un opérateur humain pour une infraction au code de la route, contrairement aux contraventions de stationnement qui peuvent être laissées sur le véhicule.
Une nouvelle loi étatique qui entrera en vigueur l'année prochaine permettra à la police de signaler les infractions au code de la route au Département des véhicules motorisés, qui est en train d'en définir les détails, y compris les sanctions potentielles.
Julia Ilina, porte-parole de Waymo, a déclaré que le système de conduite autonome de l'entreprise est étroitement surveillé par les autorités réglementaires. « Nous examinons cette situation et nous nous engageons à améliorer la sécurité routière grâce à nos apprentissages et à notre expérience continus », a déclaré Julia Ilina.
« Cela a pris beaucoup plus d'ampleur que nous ne le pensions », a déclaré Scott Smithmatungol à propos de la publication virale. « Nous ne sommes pas une grande agence comme celle de San Francisco. » San Bruno compte environ 40 000 habitants et dispose d'une force de police assermentée de 50 agents, a-t-il déclaré.
Alors que cet incident récent illustre certaines des complications liées à l'exploitation des véhicules autonomes sur la voie publique, la viabilité commerciale de Waymo soulève également des interrogations. Selon la plateforme Obi, les trajets en robotaxis Waymo sont plus chers que ceux proposés par Uber ou Lyft, avec une différence moyenne de 41 % par rapport à Lyft et de 31 % par rapport à Uber, écart qui est encore plus marqué aux heures de pointe. Il reste à savoir si ce modèle est viable sans subventions et si le marché peut absorber plusieurs acteurs concurrents.
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